Les sapeurs-pompiers de Paris en intervention lors d’un incendie à Saint-Denis, en juin. | ERWAN THEPAULT / AFP

Un millier de pompiers professionnels ont commencé à défiler jeudi 24 novembre après-midi à Paris pour exprimer leur colère, dénonçant notamment la multiplication des interventions hors de leur périmètre. En tenue, casqués pour certains, les manifestants se sont réunis à partir de midi place de la Nation, à l’appel de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers professionnels-personnels administratifs et techniques (FA SPP-PATS), première organisation syndicale du secteur.

Derrière une banderole « Stop à l’absence de reconnaissance du métier, au mépris du dialogue social, aux réformes dévastatrices », ils se sont ensuite dirigés, à partir de 14 heures, vers la rue des Pyrénées, dans le 20e arrondissement, où se trouve le siège de la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC), qui dépend du ministère de l’intérieur.

« On est là pour exprimer notre ras-le-bol envers le manque d’écoute et de dialogue avec le ministère, le déroulement des carrières », a expliqué André Goretti, président de la FA SPP-PATS.

Sur leur passage, les pompiers, portant des chasubles et agitant des drapeaux de cette organisation syndicale, ainsi que quelques autocollants « Non à la régression sociale », faisaient retentir des pétards très puissants, au milieu de nombreux fumigènes.

« Absence de prise en compte de la souffrance au travail »

Quelques policiers en civil les accompagnaient, avec dans le dos des pancartes : « Policiers solidaires avec les sapeurs-pompiers ». « Comme les policiers, on a des tâches qui nous sont imposées qui ne relèvent pas de notre métier », a ajouté André Goretti.

Dans un communiqué, la fédération critique ainsi « l’intervention de plus en plus fréquente des sapeurs-pompiers professionnels sur des missions qui ne relèvent pas de leur ressort mais de celui des services de l’Etat », par exemple quand on les sollicite faute d’ambulance ou de médecin dans un secteur ou pour des cas d’ébriété sur la voie publique. Elle dénonce aussi « l’absence de prise en compte de la souffrance au travail ». Les pompiers sont aussi inquiets de la poursuite de la fermeture des casernes.

Le système français se compose de sapeurs-pompiers professionnels (40 000 environ, fonctionnaires des collectivités territoriales) et de sapeurs-pompiers volontaires (plus de 193 000), sans compter deux unités militaires, qui ne sont pas concernées par le mouvement social, les sapeurs-pompiers de Paris (8 500 hommes et femmes chargés d’intervenir dans la capitale, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne) et les marins-pompiers de Marseille (2 500 personnes).