Alliances, parti, projet… François Fillon détaille ses priorités face aux députés Les Républicains
Alliances, parti, projet… François Fillon détaille ses priorités face aux députés Les Républicains
Le candidat à la présidentielle a annoncé aux députés qu’il avait « parlé avec Laurent Wauquiez », l’actuel président des Républicains, des changements à venir à la tête du parti.
François Fillon lors d’un meeting à Lyon le 22 novembre. | ROMAIN ÉTIENNE / ITEM POUR « LE MONDE »
Deux jours après sa victoire à la primaire de la droite, François Fillon a pris la parole lors de la réunion hebdomadaire des députés Les Républicains, mardi 29 novembre. Face à ses collègues de l’hémicycle, il a précisé ses intentions pour les prochaines semaines, concernant les alliances, son équipe, mais aussi son projet, à quelques heures d’un bureau politique du parti dont l’organigramme devrait être revu.
- « Je vais discuter avec nos partenaires centristes »
Premier point abordé face aux députés, les alliances. « J’ai (…) le devoir de rassembler la droite et le centre », a déclaré M. Fillon, alors que les centristes de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), qui avaient en majorité soutenu la candidature d’Alain Juppé, doivent décider dans l’après-midi s’ils engagent des « discussions » avec le vainqueur de la primaire « pour élaborer un projet législatif commun ». « Je vais discuter avec nos partenaires centristes. Nous avons besoin d’eux et ils ont, me semble-il, surtout besoin de nous, sous peine d’un échec collectif », a affirmé le député de Paris.
Lundi soir, lors d’un entretien sur France 2, M. Fillon a déclaré qu’en plus de l’UDI, lui et François Bayrou, à la tête du MoDem, allaient « se parler ». « Il sait très bien que la division pourrait conduire à une situation dramatique pour les idées qu’on représente », avait-il ajouté.
François Fillon a également lancé un autre appel à l’unité, en direction des membres de sa formation politique cette fois. « Quel que fût votre vote dans ces primaires, mon adage est simple : on est maintenant tous ensemble. Je vais aller au front et je vous demande de faire bloc », a-t-il lancé.
- « Il est naturel d’ajuster les instances dirigeantes de notre parti »
A quelques heures du bureau politique du parti Les Républicains qui devrait acter la modification de son organigramme, François Fillon a rappelé que, selon lui, « après cette primaire, il est naturel d’ajuster les instances dirigeantes de notre parti ».
« J’en ai parlé avec Laurent Wauquiez… », a-t-il ajouté, laissant entendre que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes pourrait ne pas garder son poste de président du parti, qu’il occupe par intérim après que Nicolas Sarkozy l’avait quitté à la fin de l’été pour se consacrer à sa candidature à la primaire. Laurent Wauquiez a soutenu l’ancien chef de l’Etat dans la première phase de la primaire, avant d’appeler à voter pour M. Fillon au second tour.
« J’aurai soin de faire les choses avec efficacité et amitié, car tout le monde sera utile dans les mois et les années à venir », a encore affirmé François Fillon, confirmant sa volonté de rassemblement après la primaire.
- « Cela n’est pas en zigzaguant qu’on convainc »
Enfin, François Fillon a évoqué son projet. Depuis sa victoire, une question taraude Les Républicains : sera-t-il capable de rallier à son programme le vote des classes populaires, dont il pourrait avoir besoin pour gagner en mai ? Au cœur des incertitudes notamment, les propositions du candidat en matière de santé, en particulier sur la Sécurité sociale, domaine où il prévoit de revoir complètement la distribution des rôles entre l’Assurance-maladie et les complémentaires pour le remboursement des soins.
Devant les députés, M. Fillon a exclu de rétropédaler :
« J’ai un projet et j’ai un mandat qui m’a été donné par les électeurs de cette primaire. Mon projet a sa cohérence, mais ceci dit je suis ouvert aux idées. Je discute avec tout le monde, je respecte et j’écoute tout le monde, mais nous ne sommes pas en IVe République ! (…) Ma conviction, c’est que je dois rester sur ma ligne politique. Cela n’est pas en zigzagant qu’on
convainc et cela n’est pas en négociant des compromis qu’on va redresser la France. »