Une fraude au permis de conduire démantelée en Seine-Saint-Denis
Une fraude au permis de conduire démantelée en Seine-Saint-Denis
Le Monde.fr avec AFP
Un agent de la sous-préfecture du Raincy et deux intermédiaires ont été mis en examen.
L’ancienne et la nouvelle version du permis de conduire français, photographiées le 11 septembre 2013 à Paris. | KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Soupçonnés d’avoir monnayé plus de 200 permis de conduire, un agent de la sous-préfecture du Raincy (Seine-Saint-Denis) et deux intermédiaires ont été mis en examen en octobre, a indiqué une source policière mardi 29 novembre, confirmant une information du Parisien.
Les autorités de la sous-préfecture avaient découvert en 2015 que les codes d’un chef de service avaient été utilisés à son insu pour délivrer de vrais-faux permis de conduire, entraînant l’ouverture d’une enquête administrative et d’une information judiciaire, a relaté cette source.
A la suite d’un « long travail d’identification des attributaires », les enquêteurs de la police judiciaire du département avaient placé en garde à vue deux fonctionnaires et plusieurs personnes suspectées d’avoir joué les intermédiaires avec les acheteurs. L’un des deux agents a été mis en examen pour corruption et placé sous contrôle judiciaire, et deux intermédiaires ont été écroués, selon cette même source.
La préfecture de la Seine-Saint-Denis a indiqué de son côté que le fonctionnaire soupçonné « avait été suspendu en juillet ».
Moins cher que dans les Hauts-de-Seine
« Le prix des permis était variable mais tournait en général autour de quelques centaines d’euros, loin des prix pratiqués dans les Hauts-de-Seine », où une vaste escroquerie a été mise au jour au printemps, selon la source policière.
Dans le département de la banlieue ouest de Paris, des centaines de personnes fortunées, dont plusieurs hommes d’affaires et footballeurs, avaient ainsi pu obtenir le document sans passer l’examen. Le journaliste Ali Baddou avait reconnu sur Twitter avoir bénéficié de la combine, dans laquelle le papier rose se monnayait parfois au-delà de 10 000 euros.
Un dirigeant d’auto-écoles de Neuilly, Patrick Antonelli, 39 ans, par ailleurs mari de la chanteuse Amel Bent, ainsi que trois fonctionnaires de la préfecture des Hauts-de-Seine, avaient été mis en examen pour corruption.