Candidats, calendrier, règles du jeu : la primaire de la gauche, mode d’emploi
Candidats, calendrier, règles du jeu : la primaire de la gauche, mode d’emploi
Par Jean-Baptiste de Montvalon
Une primaire ouverte à la gauche de gouvernement sera organisée les 22 et 29 janvier par le PS et quelques micropartis alliés. Six candidats sont déjà déclarés.
Une primaire chasse l’autre. Après que la droite a désigné à une très nette majorité son candidat à l’élection présidentielle, François Fillon, lors d’un scrutin qui a attiré plus de 4 millions d’électeurs, tous les regards se tournent désormais vers la gauche.
Conformément à la décision prise à l’unanimité par le conseil national du Parti socialiste (PS), le 18 juin, une primaire ouverte à la gauche de gouvernement sera organisée les 22 et 29 janvier. Outre le PS, les partis co-organisateurs de cette primaire sont l’Union des démocrates et des écologistes, le Front démocrate et le Parti écologiste.
Compte tenu des divisions qui règnent dans la majorité et de la confusion qui atteint le sommet de l’exécutif, où le flou persiste sur les candidatures possibles du président de la République, François Hollande, ou du premier ministre, Manuel Valls, les deux prochains mois ne seront pas de trop pour éclaircir ce paysage-là. Rappel des candidats en lice ou pressentis, du calendrier et des règles du jeu.
- Les candidats déclarés
Six personnalités politiques de gauche ont déjà déclaré leur candidature à l’élection présidentielle en dehors du cadre de cette primaire : Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise et Parti communiste français), Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts), Sylvia Pinel (Parti radical de gauche), et Emmanuel Macron (En marche !).
Dans l’attente d’une décision de François Hollande et/ou de Manuel Valls, six autres candidats ont annoncé leur intention de concourir au scrutin de la fin janvier : Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, Jean-Luc Bennahmias et François de Rugy.
- Les conditions pour se présenter
Les candidatures seront officiellement ouvertes du 1er au 15 décembre. Pour se présenter, les candidats devront réunir les parrainages de 5 % de l’un des groupes suivants : membres titulaires du Conseil national ; parlementaires socialistes ; conseillers régionaux et départementaux socialistes représentant au moins quatre régions et dix départements ; maires socialistes de villes de plus de 10 000 habitants représentant au moins quatre régions et dix départements. Ils devront également signer une « charte d’éthique » fixant les règles de conduite durant la campagne et une déclaration d’engagement sur le rassemblement des candidats à l’issue du scrutin. Le PS versera 50 000 euros à chaque candidat pour sa campagne.
- Le calendrier
Les candidatures seront examinées et validées officiellement le 17 décembre, date du début de la campagne. Les professions de foi seront consultables à partir du 20 décembre. Une « Haute autorité des primaires citoyennes », formée des quinze membres de la « Haute autorité d’éthique » du PS, présidée par le juriste Thomas Clay, validera les candidatures, veillera à la régularité du scrutin et proclamera les résultats. Le candidat sera investi le 5 février, lors d’une convention.
- Qui pourra voter ?
Pourront voter tous les Français inscrits sur les listes électorales, les mineurs qui seront en âge de voter en mai 2017 pour l’élection présidentielle, ainsi que les adhérents aux partis co-organisateurs de la primaire qui sont étrangers ou âgés d’au moins 16 ans.
Les votants devront s’acquitter d’un euro par tour de scrutin et signer la feuille d’émargement où ils affirmeront « se reconnaître dans les valeurs de la gauche ». Entre 7 000 et 8 000 bureaux de vote seront ouverts les dimanches 22 et 29 janvier, de 9 heures à 19 heures.
Cette primaire s’inspire de celle, ouverte à toute la gauche, qui s’était tenue en octobre 2011. Près de 3 millions de citoyens s’étaient alors déplacés pour départager François Hollande, Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Ségolène Royal et Jean-Michel Baylet ; 9 300 bureaux de vote avaient été ouverts et quelque 60 000 assesseurs – principalement des militants du PS – avaient été mobilisés pour surveiller le bon déroulement du scrutin.