Aung San Suu Kyi accusée de passivité face au « génocide » des Rohingya en Birmanie
Aung San Suu Kyi accusée de passivité face au « génocide » des Rohingya en Birmanie
Le Monde.fr avec AFP
L’armée birmane est accusée de « nettoyage ethnique » contre une minorité musulmane installée dans l’ouest du pays.
Des réfugiés Rohingya lors d’un rassemblement de protestation contre la persécution subie en Birmanie, le 4 décembre 2016 à Kuala Lumpur (Malaisie). | MANAN VATSYAYANA / AFP
La pression internationale continue de s’intensifier autour de la Prix Nobel Aung San Suu Kyi. La cheffe du gouvernement birman a été accusée dimanche 4 décembre de passivité face au « génocide » de la minorité musulmane rohingya par son homologue malaisien.
« A quoi sert son prix Nobel à Aung San Suu Kyi ?, a interrogé Najib Razak, le premier ministre de la Malaisie voisine, devant une foule de 5 000 personnes réunie à Kuala Lumpur, composée notamment de réfugiés Rohingya. Nous disons à Aung San Suu Kyi que c’en est assez. Nous défendrons les musulmans et l’islam. »
« Que l’ONU fasse quelque chose »
M. Razak a également dénoncé la passivité de la communauté internationale, après que des membres de la minorité Rohingya réfugiés au Bangladesh eurent fait état de viols en réunion, de tortures, de meurtres et de massacres. « L’Organisation de la coopération islamique doit agir. [...] Que l’ONU fasse quelque chose. La communauté internationale ne peut pas assister passivement à un génocide », a-t-il lancé.
Selon l’ONU, quelque 30 000 personnes ont été déplacées par les violences qui ont fait des dizaines de morts depuis octobre dans l’Etat de Rakhine, où se concentrent les Rohingya. Celles-ci s’apparent à un « nettoyage ethnique », pour John McKissick, un responsable local du Haut Commissariat des Nations pour les réfugiés (UNHCR).
La minorité Rohingya est perçue comme étrangère en Birmanie, bien que certains de ses membres y vivent depuis des générations. Leur citoyenneté n’est pas reconnue. Ils vivent marginalisés de la société, dans des conditions misérables. Une montée de nationalisme bouddhiste en Birmanie ces dernières années a attisé l’hostilité à leur encontre.
L’armée birmane dément ces accusations mais empêche dans le même temps journalistes étrangers et humanitaires d’accéder aux zones concernées.