Paris s’équipe de stations Trilib’
Paris s’équipe de stations Trilib’
Par Laetitia Van Eeckhout
Ces nouveaux modules de collecte et de tri des déchets secs (verre, papier, textile, emballages plastique) en libre-service sur l’espace public vont se multiplier dans la capitale.
A terme, 1 000 à 1 500 stations de Trilib’ devraient couvrir le territoire de la capitale. | SOPHIE ROBICHON/MAIRIE DE PARIS
Après Vélib’ et Autolib’ pour promouvoir les modes de transport propre, Paris étoffe sa politique de libre-service avec Trilib’, un dispositif pour encourager le tri des déchets secs – les bouteilles de verre, les papiers et cartons, les emballages plastiques, les matières textiles – et assurer leur recyclage. Comme le prévoyait le plan de renforcement de la propreté adopté par le conseil municipal mi-février, la ville a inauguré, lundi 5 décembre, de nouveaux modules de collecte et de tri baptisés Trilib’.
Une quarantaine de stations vont être installées dans les 2e, 13e, 18e et 19e d’ici la fin de l’année. En 2017, elles seront généralisées dans tout Paris. A terme, 1 000 à 1 500 stations devraient couvrir le territoire de la capitale. « L’objectif est de rendre visible ces modules de gestion des déchets partout dans la ville pour inscrire l’évidence du tri dans le quotidien des Parisiens, relève Mao Péninou, l’adjoint d’Anne Hidalgo chargé de la propreté et du traitement des déchets. Milan en Italie, Buenos Aires en Argentine, comme plusieurs villes allemandes ont développé ce type de module de déchets recyclables sur la place publique. Or toutes ont constaté une hausse de la collecte et de la qualité du tri. Quand le dépôt relève d’un acte volontaire, la collecte et le tri s’améliorent », insiste l’élu.
Prenant l’espace de deux places de stationnement, ces modules, développés en partenariat avec Eco-emballages, sont composés a minima de quatre bacs dans lesquels on peut déposer verre, papier-carton, emballages plastique et textiles. Mais Trilib’a été conçu de manière modulaire. Les quatre containers de base pourront être ajustés en fonction du type de quartier. Près d’immeubles de bureaux, le bac papier-carton pourra par exemple être plus volumineux que celui du textile ou du verre. A ces quatre bacs initiaux pourront s’ajouter d’autres containers selon les besoins recensés (piles, ampoules, capsules de café…).
82 % des déchets incinérés ou dans des décharges
« Cela ne vient pas remplacer la collecte porte à porte par les éboueurs. Nous sommes dans le développement de nouveaux moyens », souligne Mao Peninou. L’idée est en effet de multiplier les possibilités de collecte et de tri des déchets recyclables. En la matière, Paris a encore du chemin à faire. Aujourd’hui, 82 % des déchets de la capitale sont incinérés ou enfouis dans des décharges. Seuls 18 % des déchets sont donc recyclés, avec une exception, la filière du verre, où le taux de recyclage atteint 65 %.
En raison de l’exiguïté des locaux de poubelles, 15 % des immeubles parisiens ne sont pas équipés d’un bac jaune (matériaux recyclables) et 30 % n’ont pas de bac blanc (réservé au verre). Et le casse-tête risque de se compliquer encore un peu plus avec l’installation d’un bac orange pour le tri des déchets de table et de cuisine que la ville entend développer. Faute de place, l’arrivée de ces nouveaux containers pourrait se traduire par la suppression de bacs jaune ou vert.
Paris multiplie par ailleurs les Trimobiles, ces remorques installées le temps d’une journée, d’un week-end, sur les marchés ou les places de quartier, offrant une plateforme de tri. On peut y déposer des déchets divers : petit électroménager, matériel informatique, verre, vaisselle, gros cartons d’emballage pliés, cartouches d’encre, piles et petites batteries, textiles, petits encombrants, etc.
D’ici à 2020, dix nouvelles déchetteries destinées à recueillir les rebuts recyclables devraient voir le jour dans la capitale. L’une vient d’être inaugurée porte de Pantin, dans le 19e arrondissement, l’autre est en passe de l’être boulevard Ménilmontant, dans le 11e. Et dans chaque arrondissement sont prévues également des « ressourceries » où l’on pourra déposer les objets dont ils n’ont plus l’utilité mais qui restent réutilisables. Deux ont d’ores et déjà été ouvertes dans le 14e (La Table des matières, spécialisée dans les livres), une troisième dans le 18e (L’Interloque).