En 2015, des événements climatiques ont été accentués par le réchauffement
En 2015, des événements climatiques ont été accentués par le réchauffement
Le Monde.fr avec AFP
Une étude internationale, publiée jeudi, se base sur les résultats de 25 enquêtes effectuées par 116 scientifiques de 18 pays sur cinq continents et deux océans.
Comprendre le réchauffement climatique en 4 minutes
Durée : 03:54
Certains événements climatiques extrêmes de 2015, comme les vagues de chaleur en Europe, en Asie et en Australie, les incendies en Alaska ou les inondations en Floride, ont été accentués par le réchauffement climatique, souligne une étude internationale publiée jeudi 15 décembre. Ces travaux sont basés sur 25 enquêtes effectuées par 116 scientifiques de 18 pays sur cinq continents et deux océans.
Les investigations n’ont, en revanche, pas détecté de lien avec des événements climatiques inhabituels, comme un retard de la saison des pluies au Nigeria ou les fortes précipitations responsables d’inondations en Inde en décembre. Les auteurs n’ont pas davantage observé de signature du réchauffement de la planète dans la rigueur inhabituelle de l’hiver au Canada et dans le nord-est des Etats-Unis en 2015, qui a été d’ailleurs l’année la plus chaude sur le globe depuis le début des relevés de températures en 1880.
Impact « de plus en plus clair »
Ce rapport annuel est le cinquième consacré à l’étude de l’influence du réchauffement climatique, attribué par la plupart des scientifiques aux émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines, et les phénomènes météorologiques extrêmes.
Stephanie Herring de l’Agence américaine des océans et de l’atmosphère (NOAA), un des principaux auteurs de cette étude publiée dans une édition spéciale du Bulletin of the American Meteorological Society :
« Alors que nous améliorons nos capacités à faire la distinction entre l’influence du changement climatique et celle de la variabilité naturelle, l’ampleur des impacts régionaux de ce phénomène planétaire devient de plus en plus clair. »
Les plus fortes indications de l’influence humaine sur le climat ont été constatées dans des phénomènes météorologiques liés à la montée des températures. « Les expériences faites avec la modélisation indiquent que le changement climatique induit par l’homme a été un facteur majeur pour créer les conditions » de ces canicules.
Risque des incendies accru
Outre une plus grande intensité des nombreuses vagues de chaleur en 2015, les chercheurs soulignent aussi que le réchauffement a conduit à une réduction de la couverture neigeuse en Amérique du Nord et à une superficie d’une faiblesse record des glaces arctiques en mars, au plus fort de l’hiver.
Les chercheurs ont aussi conclu que le réchauffement du globe a sans doute joué un rôle dans des inondations en septembre 2015 à Miami, dues à une marée particulièrement haute. Ce phénomène provoquant des inondations, alors même que la météo est magnifique ces jours-là, a augmenté de 500 % depuis 1994, selon le rapport.
Les scientifiques ont aussi déterminé que le changement climatique a probablement contribué à l’intensité record des typhons dans le nord-ouest du Pacifique, ainsi qu’au record d’ensoleillement en hiver au Royaume-Uni en 2014 et 2015.
Le réchauffement est aussi en cause dans la propagation et la durée sans précédent des incendies de forêts en Alaska, où près de 2,1 millions d’hectares ont brûlé l’an passé, la deuxième plus grande superficie depuis le début des observations en 1940. Selon les chercheurs, « le changement climatique induit par les humains pourrait avoir accru le risque de ces incendies pendant la saison des feux de 34 à 60 % ».
Le niveau des océans monte
Les relevés mensuels de températures montrent que 2016 est en passe de battre un nouveau record annuel de chaleur sur le globe, qui sera le troisième consécutif. Les climatologues pensent que la fréquence et l’intensité de ces phénomènes météorologiques extrêmes vont probablement empirer avec la poursuite du réchauffement de la planète, qui accélère la fonte des glaciers et de la banquise arctique. Cela fait inévitablement monter le niveau des océans.