Miss France Iris Mittenaere pose à son arrivée au Palais des Festivals pour assister à la 18e édition des NRJ Music Awards le 12 novembre 2016 à Cannes, dans le sud-est de la France. | VALERY HACHE / AFP

J’adore Miss France. Toutes ces infirmières, étudiantes en marketing et éducatrices pour enfants qui plaident pour la paix dans le monde en arborant leur peau de pêche cirée au savon d’Alep. Cheveux ondulés, sourires éclatants, elles se déhanchent langoureusement devant un Jean-Pierre Foucault qui se retient, chaque année, de casser la gueule au stagiaire qui fait les fiches.

On les dévisage. On les envisage. Nous les-pas-terrible, on est au top. On critique là un bourrelet, ici une dent de travers, une inculture générale (« la meuf, elle sait même pas qui est Bruno Le Roux ! ! ! »). Certains critiquent « un concours où on choisit des femmes comme on fait ses courses ». Sauf qu’on n’achète pas un poulet pour son 95 D. Il est également rare que ma serial-noceuse de voisine passe un test de QI avant qu’un homme n’ose l’entreprendre en boîte de nuit : « Tu t’appelles comment ? Et sinon, t’as eu combien au bac ? »

Levinas et Kurosawa

Plutôt que leur plastique, on devrait mettre leurs talents en compétition, dit-on. Car ce qui compte, c’est la beau-té in-té-rieure. Et qu’est-ce que des nymphettes qui se baignent en talons peuvent bien avoir à l’intérieur ? Du sable ? De la laque Elnett ? Un poster de Sylvie Tellier ? Si ça se trouve elles adorent Levinas et Kurosawa. On ne sait pas. Ce qui est certain, c’est que Miss France est un tremplin. Et pour celles qui ne sont jamais sorties de leur patelin, ça permet de serrer des mains bienveillantes et de prendre souvent l’avion. Même si, en contrepartie, il faut se farcir du boudin. Et passer pour une andouille. Sois belle, tais-toi et profite. Un an, ça passe vite.