Piratage des élections américaines : « il y a une attitude de mauvais perdant » selon Florian Philippot
Piratage des élections américaines : « il y a une attitude de mauvais perdant » selon Florian Philippot
Le vice-président du Front national s’est montré très prudent sur le piratage du parti démocrate américain, attribué à la Russie, et sur son rôle dans l’élection de Donald Trump.
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Durée : 09:41
Invité de l’émission Questions politiques sur France Inter, en partenariat avec Le Monde, Florian Philippot, vice-président du Front national, s’est montré très prudent sur le piratage du parti démocrate américain, attribué à la Russie, sur son rôle dans l’élection de Donald Trump et sur une éventualité de perturbation des élections françaises au printemps.
« Je condamnerai toute ingérence étrangère dans une campagne française. Pour l’instant, les seules que j’ai vues c’est M. Schauble, le ministre allemand [des finances], qui nous dit contre qui il faut voter, j’ai vu M. Juncker le président la Commission dire la même chose. Ces ingérences choquent moins et sont presque considérées comme normales parce qu’elles vont dans le bon sens pour l’oligarchie » a expliqué M. Philippot, ne faisant donc aucune différence entre une opération clandestine menée par des services de renseignement et des prises de paroles publiques.
C’est le piratage du parti démocrate américain qui est au cœur de ce qui est vu comme une tentative de la Russie d’influencer l’élection américaine. M. Philippot s’est d’ailleurs montré sceptique sur l’attribution de l’attaque à la Russie. Les entreprises qui ont expertisé les systèmes du parti démocrate après le piratage ont pourtant clairement identifié un groupe de pirate dont les liens avec la Russie ne font, depuis maintenant une dizaine d’années, plus guère de doutes. Par ailleurs, les autorités américaines ont désigné publiquement la Russie, en octobre, une décision très rare en matière de cyberattaques. Les agences de renseignement sont récemment parvenues à la conclusion que les pirates du Kremlin avaient non seulement pour objectif de semer le trouble dans le processus électoral américain mais également de favoriser Donald Trump sur son chemin vers la Maison Blanche.
« WikiLeaks a fait des révélations pendant la campagne sur la fondation Clinton, ses liens, le financement par l’Arabie Saoudite, les discours prononcés devant Goldman Sachs qui ne correspondait pas tout à fait à ce qu’elle disait en campagne » a rappelé Florian Philippot. Dans un second temps, des courriels du parti démocrate ont effectivement été publiés par WikiLeaks, qui a toujours nié que la Russie était la source des documents.
« C’est une affaire que les États-Unis doivent régler avec la Russie » a résumé M. Philippot. « Je pense qu’il y a une attitude de mauvais perdant, on se raccroche à toutes les branches. Il y a des gens qui n’ont pas accepté le résultat, il y a eu un recompte des voix, qui a donné encore plus d’avance à Trump » a-t-il souligné :
« Est-ce que WikiLeaks est un agent russe parce qu’il aurait contribué à faire élire Trump, qu’on n’aime pas dans l’oligarchie, je n’en sais rien. Il y a deux ou trois ans WikiLeaks était porté aux nues. Il y a une espèce de morale de discours qui varie en fonction des intérêts. »
Un parti sécurisé ?
Quant à savoir le Front national avait, à l’inverse du parti démocrate américain, pris les mesures de sécurité informatique adéquates pour entamer la campagne présidentielle, M. Philippot a renvoyé la balle à son « service informatique » :
« J’essaie de voir le bon côté d’Internet et des réseaux sociaux qui est un gain de démocratie directe. Le reste ce n’est pas à moi de le gérer, c’est plutôt de la technique. Ce n’est pas moi qui vais réussir à bloquer les attaques, j’en serais bien incapable. »
M. Philippot a également expliqué l’absence de son parti à la réunion organisée par l’Agence de sécurité des systèmes d’information à destination des partis politiques, pour les sensibiliser à la sécurité informatique en amont de la campagne : « On a appris l’existence de cette réunion le jour où on nous a dit qu’on n’y était pas allé. On n’a pas reçu d’invitation. »