Bien qu'il se déroule dans la capitale britannique, le jeu n'a pas convaincu tous les critiques britanniques. | Ubisoft

Depuis la sortie, le 23 octobre, d’Assassin’s Creed Syndicate, la presse britannique se montre très partagée devant le premier épisode de la série d’Ubisoft à se dérouler à Londres, à l’époque victorienne.

Pour tous les critiques, le choix de la capitale britannique est un plus évident. La version anglaise du site de nouvelles technologies CNET applaudit ainsi « le cadre victorien magnifiquement réalisé et le scénario qui fait défiler des personnes historiques notables » — tels le scientifique Alexander Graham Bell, le romancier Charles Dickens ou encore le philosophe Karl Marx.

La reconstitution de Londres, prouesse technique

Le savoir-faire de l’éditeur français en matière de jeux en monde ouvert a également permis des reconstitutions architecturales appréciées. « Le rendu romancé du Londres de 1860 est assurément impressionnant — une étendue fumante avec des cheminées qui se détachent et des gosses des rues bien d’ici. C’est de loin le plus grand des mondes d’Assassin’s Creed à ce jour », salue The Guardian.

Le site ArsTechnica pointe au passage que « l’iconique cité européenne est remplie de citoyens ; contrairement à Unity [le précédent titre de la série], la foule n’est pas victime de fréquents problèmes techniques ».

Au-delà de la prouesse technique de la reconstitution, tous s’accordent à voir dans la capitale anglaise un très bon terrain de jeu. « L’agitation et l’architecture du Londres victorien sont un cadre parfait pour une série qui consiste à se mêler à la foule et à courir sur les toits », relève The Telegraph. Et ce même si la ville n’est pas recomposée à l’identique.

« Tout à l’air légèrement à côté de la plaque »

C’est davantage la manière de se divertir dans ce terrain de jeu qui suscite les critiques négatives britanniques. Une fois n’est pas coutume, la presse généraliste est la plus sévère. Déplorant une recette qui peine à se renouveler, The Telegraph évoque « un mauvais pas malheureux » et accorde un 4 sur 10 au jeu. « Pour une série qui consiste à transformer les joueurs en touristes à travers l’Histoire, il est ironique qu’elle soit coincée dans le passé », épingle le critique.

Le quotidien signale que « tout a l’air légèrement à côté de la plaque et gâche l’expérience générale. Prenez par exemple les carrioles : la conduite donne l’impression de piloter un tramway à roulettes sur de la glace ».

Même note sanction du côté du Guardian, qui parle d’« un échec historique » et reproche à la série son coup de vieux. « Alors que des jeux comme The Witcher 3 et Metal Gear Solid V ont fait avancer le genre de l’aventure en monde ouvert, Syndicate fait obsolète sur bien des points. »

« Tout simplement amusant »

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté de renouveler la formule à Ubisoft Québec. Mais plutôt que d’innover, cet épisode emprunte de nombreuses mécaniques à la série des Batman Arkham, comme le grappin pour se déplacer rapidement ou les combats qui reposent sur le timing des coups.

« C’est dur de garder la fraîcheur et l’excitation année après année pour une série annuelle […]. Certaines mécaniques donnent directement l’impression d’avoir été empruntées à d’autres jeux, mais aucune ne jure dans le Londres victorien », préfère retenir le site spécialisé Eurogamer, qui trouve Assassin’s Creed Syndicate « tout simplement très amusant ».

CNET ne manque pas d’observer de nombreuses améliorations par rapport à Assassin’s Creed Unity, l’an passé, comme les bugs moins nombreux, l’affichage plus fluide et la carte du monde moins saturée. « J’apprécie le fait qu’Assassin’s Creed Syndicate n’en fasse pas trop, écrit le journaliste. La carte n’est pas envahie d’icônes pour donner l’illusion d’une profondeur. »

« Syndicate est un pas dans la bonne direction pour la série. Il n’est pas aussi innovant qu’il aurait pu l’être, mais c’est une aventure digne de s’appeler Assassin’s Creed », veut croire ArsTechnica. Un jeu entre deux âges, en somme. Comme le formule The Guardian : « Un peu comme les usines polluantes de Londres, Assassin’s Creed est coincé dans une baratte industrielle sans fin. »