Plainte de Kerviel contre la Société générale : non-lieu requis
Plainte de Kerviel contre la Société générale : non-lieu requis
L’ancien trader accuse la banque d’avoir versé plus de 1 million d’euros à son ancien supérieur hiérarchique pour qu’il témoigne en faveur de sa hiérarchie.
L’ancien trader Jérôme Kerviel à la cour d’appel de Versailles, le 23 septembre 2016. | MARTIN BUREAU / AFP
Le parquet de Paris a requis un non-lieu à l’issue de l’enquête sur la plainte pour subornation de témoin déposée, en 2014, par l’ex-trader Jérôme Kerviel contre la Société générale. Ce réquisitoire, daté du 27 septembre et dont l’Agence France-Presse a eu connaissance jeudi 5 janvier, est la dernière étape avant la décision du juge d’instruction du pôle financier, qui n’a procédé à aucune mise en examen et pourrait donc ordonner un non-lieu.
L’ex-opérateur de marché, aujourd’hui âgé de 39 ans, accuse la Société générale d’avoir versé plus de 1 million d’euros à Eric Cordelle, son ancien supérieur hiérarchique, afin qu’il témoigne en faveur de la banque. Ce dernier avait assuré au cours du procès que le groupe bancaire n’avait rien su des risques colossaux pris par le trader lors de ses opérations financières, contrairement à ce que celui-ci affirmait.
Une chronologie jugée « troublante »
Eric Cordelle, lui-même licencié après la révélation de l’affaire, avait intenté, en avril 2008, une action aux prud’hommes pour contester les conditions de son licenciement avant de se rétracter en février 2013, quelques mois après son témoignage. Une chronologie jugée « troublante » par l’ancien trader.
Jérôme Kerviel avait déposé plainte en avril 2014, puis s’était constitué partie civile en mai 2015 ; ce qui avait conduit automatiquement à l’ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge d’instruction.
Après des années de feuilleton judiciaire, la cour d’appel de Versailles a condamné en septembre Jérôme Kerviel à verser 1 million d’euros de dommages et intérêts à son ancien employeur, bien loin des 4,9 milliards d’euros que réclamait la Société générale. La justice a estimé qu’il y avait eu des « manquements » et des « carences » dans les procédures de contrôle de la banque.