Pierre-Alain Mannoni à son arrivée au tribunal de Nice en novembre 2016. | YANN COATSALIOU / AFP

Le parquet a interjeté appel samedi 7 janvier de la relaxe prononcée la veille en faveur de Pierre-Alain Mannoni, poursuivi pour avoir convoyé des Erythréennes venues d’Italie.

Cet enseignant-chercheur de 45 ans, poursuivi pour aide au séjour et aide à la circulation d’étrangers en situation irrégulière, risquait cinq ans de prison et 30 000 euros d’amende. Lors de son procès le 23 novembre, le procureur de la République avait requis à son encontre une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis.

Le tribunal correctionnel de Nice avait motivé sa relaxe vendredi en expliquant que M. Mannoni avait agi « pour préserver le dignité et l’intégrité » des personnes et pouvait donc bénéficier de l’immunité accordée par la loi. Les juges, tout en rappelant que cette immunité donnée à titre humanitaire ne s’appliquait qu’à l’aide au séjour, l’ont étendue aux faits d’aide à la circulation, considérant que le transport lui-même de ces personnes était « le préalable indispensable à leur séjour couvert par l’immunité ».

Un autre passeur « humanitaire » jugé

Le 18 octobre dernier, M. Mannoni avait cherché à convoyer trois Erythréennes dans son véhicule depuis un centre de vacances SNCF occupé illégalement par des militants associatifs à Saint-Dalmas-de-Tende jusqu’à son domicile de Nice, mais s’était fait interpeller au péage autoroutier de La Turbie.

Le 4 janvier, un autre passeur « humanitaire », Cédric Herrou, a été jugé par le même tribunal pour des faits d’aide à l’entrée, au séjour et à la circulation d’étrangers en situation irrégulière. Le procureur a requis à son encontre huit mois de prison avec sursis. Le jugement doit être rendu le 10 février.