Emmanuel Macron à Berlin pour se donner une stature européenne
Emmanuel Macron à Berlin pour se donner une stature européenne
Le candidat à la présidentielle espère rencontrer des personnalités politiques de premier plan pendant son séjour de deux jours en Allemagne.
Emmanuel Macron à Nevers, le 6 janvier. | PHILIPPE DESMAZES / AFP
Tout faire pour contrer le procès en inexpérience que lui font ses adversaires. Tel est l’espoir d’Emmanuel Macron qui entame, mardi 10 janvier, une visite de deux jours à Berlin.
Au programme, mardi : rencontre avec la communauté française de Berlin, visite d’une initiative d’intégration des réfugiés menée par la Deutsche Bahn et recueillement sur la Breitscheidplatz, en hommage aux victimes de l’attentat du 19 décembre. Douze personnes avaient été tuées sur cette place symbolique de Berlin, renversées par un camion qui avait foncé sur le marché de Noël qui s’y tenait, une attaque revendiquée par l’organisation Etat islamique.
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L’ancien ministre de l’économie, candidat à l’élection présidentielle sous les couleurs de son mouvement En marche !, livrera mardi soir un discours devant la Humboldt Universität, l’une des universités berlinoises, sur le thème « la relation franco-allemande et le futur de l’Union européenne ».
Manière pour lui de décliner ses propositions sur l’Europe, comme il l’avait fait à Lyon en septembre. Partisan d’une « Europe de la souveraineté », il appelle, face à la menace terroriste, à « préserver » les accords de Schengen, à « renforcer le corps de gardes-frontières européen », à « développer les accords de coopération avec les grands pays d’émigration et de transit » et à « créer un système de renseignement commun ».
« Rencontres politiques » en privé
La journée de mercredi ne compte pour l’heure aucun rendez-vous public, mais, précise son agenda, sera consacrée « à des rencontres politiques dans le cadre de divers rendez-vous privés ». Comme il l’avait fait à New York, en décembre, l’ancien ministre de l’économie veut tenter de se donner une stature internationale, espérant rencontrer et s’afficher auprès de personnalités politiques allemandes de premier plan.
Dans une tribune publiée dans Le Monde le 2 janvier, l’ancien ministre de l’économie avait préparé le terrain, tressant des lauriers à Angela Merkel et aux Allemands sur leur politique d’accueil des réfugiés :
La chancelière Merkel et la société allemande dans son ensemble ont été à la hauteur de nos valeurs communes ; elles ont sauvé notre dignité collective en accueillant des réfugiés en détresse, en les logeant, en les formant.
Se faisant le chantre du couple franco-allemand, quand d’autres candidats à l’élection présidentielle s’en prennent à la politique d’Angela Merkel, notamment sur la question des politiques d’austérité en Europe, Emmanuel Macron y affirmait par ailleurs que « jamais » la France et l’Allemagne « n’ont eu autant besoin de se témoigner leur solidarité » et d’affirmer leur « communauté de destin ». Un clair appel du pied pour attirer l’attention de la chancelière allemande sur sa candidature.