La révélation des circonstances ayant précédé la mort de Naomi Musenga, 22 ans, le 29 décembre 2017, à savoir un refus inadapté et irrespectueux d’une opératrice du SAMU de Strasbourg de prendre en charge le cas de la jeune femme, continue à avoir des répercussions, notamment auprès des personnels. Des agents du SAMU du Bas-Rhin ont porté plainte pour menaces, a-t-on appris samedi 12 mai de sources concordantes.

La direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), qui a communiqué cette information, ne souhaite pas donner plus de détails sur le nombre de plaintes et les motifs, invoquant des impératifs de confidentialité. « Un agent, qui s’est fait agresser verbalement, a déposé plainte », a confirmé une source syndicale.

Sur France Bleu Alsace, Sylvain Poirel, délégué CGT, a fait savoir que, vendredi, « quatre agents [avaient] été menacés directement sur les réseaux sociaux et une sur les quatre n’[avait] pas pu rentrer chez elle par crainte de représailles d’individus présents sur le lieu de son domicile ».

Mesures de sécurité

Depuis que l’enregistrement de l’appel de Naomi Musenga au SAMU, dans lequel une opératrice se moque de la jeune femme quelques heures avant sa mort, a été rendu public mardi, la plate-forme téléphonique du SAMU du Bas-Rhin a reçu de nombreux appels menaçants.

Après plusieurs jours et des appels au calme de la famille de la jeune fille, « le nombre d’appels agressifs est en régression », a déclaré samedi l’hôpital. Néanmoins des mesures de sécurité particulières sont maintenues. A Bayonne, un homme « fortement alcoolisé » a été interpellé jeudi pour 19 appels menaçants au SAMU local, qu’il accusait d’être responsable de la mort de la jeune Strasbourgeoise.

Une marche blanche sera organisée en mémoire de Naomi Musenga mercredi à 17 h 30 à Strasbourg. Un rassemblement à Paris, place de l’Opéra, est aussi prévu à la même heure. « On appelle vraiment à la non-violence », a déclaré sur BFM-TV Gloire Musenga, un des frères de Naomi.

« On ne peut pas leur en vouloir [aux opératrices du SAMU et des pompiers]. Si elles ne l’ont pas aidée, c’est dû à des problèmes qui ont eu lieu dans leur structure. (…) Elles n’avaient rien contre [Naomi] personnellement », a également dit Martial Musenga, un autre frère, évoquant Naomi comme une personne « pleine de vie », « joyeuse ».

De son côté, la famille de Naomi Musenga a déposé vendredi une plainte pour « non-assistance à personne en danger » et « mise en danger de la vie d’autrui » contre les HUS et contre X. Les HUS ont ouvert une enquête administrative, l’Inspection générale des affaires sociales a été saisie et le parquet de Strasbourg a ouvert mercredi une enquête préliminaire.