Donald Trump contre-attaque
Donald Trump contre-attaque
Par Gilles Paris (Washington, correspondant)
Au lendemain de la publication d’informations potentiellement explosives le concernant, le milliardaire est passé à l’offensive pour sa première conférence de presse en tant que président élu.
Le site d’information BuzzFeed a rendu un fier service au président élu Donald Trump. En publiant, mardi 10 janvier, sans avoir procédé au préalable aux vérifications d’usage, un document au contenu controversé le prenant pour cible, il a donné au milliardaire l’occasion de passer le lendemain à l’offensive lors de sa première conférence de presse organisée depuis juillet 2016.
Déplorant à de nombreuses reprises la publication « d’informations bidons », M. Trump a assuré qu’il faisait l’objet d’un traitement défavorable de la part de la presse, un thème déjà exploité pendant la campagne.
Le magnat de l’immobilier a également utilisé la publicité donnée à ce rapport selon lequel la Russie disposerait d’informations compromettantes le concernant – une affirmation que rien n’est venu étayer pour l’instant – pour s’en prendre aux services de renseignements américains. M. Trump a ainsi assuré, sans non plus avancer la moindre preuve, qu’ils auraient communiqué à la presse américaine le contenu du rapport rédigé par un ancien agent britannique.
La question de ses liens avec la Russie et la responsabilité de cette dernière dans le piratage d’institutions américaines pendant la présidentielle mises en avant par un rapport de la Direction nationale du renseignement le 6 janvier, sont presque passées au second plan. Interrogé, M. Trump a été contraint de reconnaître, pour la première fois clairement, une responsabilité de la Russie et même de son président, Vladimir Poutine.
Trump : "Si Poutine apprécie Donald Trump, c'est un atout."
Durée : 00:48
Doutes sur sa capacité à cloisonner ses activités
Donald Trump a rapidement pivoté sur d’autres piratages massifs, notamment ceux imputés à la Chine, dont ont été victimes les Etats-Unis. Il a assuré que sa seule élection ferait que des pays comme la Russie, la Chine, le Japon et le Mexique respecteraient beaucoup plus les Etats-Unis à l’avenir.
La conférence de presse, prévue initialement en décembre, avait été tout d’abord programmée pour éclaircir la question d’éventuels conflits d’intérêts entre la Trump Organization et la Maison Blanche à partir du 20 janvier. Le président élu, secondé par une avocate, s’est efforcé d’expliquer que la solution retenue, confier son entreprise à ses deux fils aînés, sera la plus efficace, même si les doutes demeurent sur sa capacité à cloisonner ses activités, compte tenu des liens étroits qu’il entretient avec sa famille rapprochée. Parce que son gendre Jared Kushner va rejoindre la Maison Blanche comme conseiller spécial, sa fille aînée, Ivanka, va officiellement se limiter pour sa part à un rôle de mère de famille.
A de multiples reprises, M. Trump a assuré que son élection a changé dans un sens positif l’état d’esprit du pays. Un sondage effectué par le Pew Research Center et communiqué mardi dispute cependant cette affirmation d’un état de grâce. Une majorité de personnes interrogées (55 % contre 39 % qui sont d’un avis différents) jugent en effet défavorablement l’action du président élu.