Accompagnée de Louis Alliot, Marine Le Pen a pris un café dans la Trump Tower à l’occasion d’une « visite privée » ce jeudi 12 janvier. | SAMUEL LEVINE / AFP

Même si l’élection de Donald Trump a ouvert de nouveaux horizons à Marine Le Pen, tout n’est pas forcément possible pour autant. À commencer par rencontrer le président élu. La responsable du Front national (FN) a en tout cas brouillé les pistes à son corps défendant, jeudi 12 janvier, en calant un rendez-vous à la Trump Tower, mais visiblement pas avec le propriétaire des lieux.

En visite à New York pour deux jours, Mme Le Pen a ainsi pris un café à la terrasse du Trump Bar, situé dans l’atrium du célèbre building de la Cinquième avenue, avant de s’engouffrer dans un ascenseur avec son compagnon Louis Alliot et George « Guido » Lombardi. Considéré comme la tête chercheuse du FN aux États-Unis, l’homme est un proche du Tea-Party, ancien représentant outre-atlantique de la Ligue du Nord, le parti xénophobe italien. Or il se trouve que M. Lombardi habite l’un des appartements à la Trump Tower, d’où l’ambiguïté de la situation savamment entretenue par Mme Le Pen, qui a glissé qu’elle n’était là que pour « une visite privée », sans en dire davantage.

Après trois heures d’attente, alors que Mme Le Pen ne réapparaissait toujours pas, Sean Spicer, le porte-parole de Donald Trump, qui traversait le hall de la Trump Tower, a commenté que la Française ne rencontrerait ni Donald Trump ni aucun membre de son équipe de transition, ajoutant qu’après tout, « la Trump Tower est ouverte au public », sous-entendu que les gens qui s’y rendent ne rencontrent pas tous forcément Donald Trump.

Deux jours de pause, sans rencontre fortuite

Le fait qu’ils se croisent n’avait en tout cas rien d’impossible dans la mesure où, quelques jours après l’élection de M. Trump, le leader europhobe britannique Nigel Farage, avait été l’un des premiers dirigeants politiques à rencontrer le milliardaire. Mme Le Pen, elle, avait immédiatement félicité M. Trump pour sa victoire. « Clairement, la victoire de Donald Trump est une pierre supplémentaire dans l’émergence d’un nouveau monde, qui a pour vocation à remplacer un ordre ancien », s’était réjouie la candidate à l’élection présidentielle française.

David Rachline, le directeur de campagne de Mme Le Pen est revenu sur le caractère privé de son escapade new-yorkaise. « Elle a le droit d’aller respirer un petit peu (…), nous sommes en train d’accélérer considérablement notre campagne (…), quelques jours de pause, c’est de bon aloi », a-t-il déclaré sur RMC. Mais si la présidente du FN avait pu joindre l’utile à l’agréable, sans doute n’aurait-elle pas hésité une seule seconde à s’afficher avec le nouveau président américain, à quelques jours de son intronisation.