Scott Pruitt lors de son audition devant le Sénat, le 18 janvier. | ZACH GIBSON / AFP

Alors que sa nomination à la tête de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) par le président élu Donald Trump continue de faire débat, Scott Pruitt, a reconnu mercredi 18 janvier que l’activité humaine affectait le changement climatique lors d’une audition devant le Sénat. « La capacité à mesurer avec précision le degré et l’étendue de cet impact, et ce que nous devons faire à son égard, font l’objet de débats et de discussions continuels – et oui, il le faut », a-t-il toutefois nuancé.

Organisations de défense de l’environnement et démocrates ont largement critiqué le choix du milliardaire de confier à cet ancien ministre de la justice de l’Oklahoma les rênes de l’EPA, estimant qu’il est climatosceptique et veut supprimer d’importantes régulations fédérales sur l’environnement touchant le secteur industriel.

Inquiétudes des démocrates

M. Pruitt est un ami connu du secteur pétrolier et a souvent poursuivi en justice l’EPA au nom d’entreprises de l’Etat qu’il représentait. Donald Trump avait expliqué qu’il allait renverser « le programme anti-énergie et hors de contrôle » de l’agence. L’intéressé a minimisé devant les sénateurs ses liens avec le secteur des énergies fossiles : « Nous devons rejeter l’idée selon laquelle si vous êtes pro-énergie [fossile], vous êtes anti-environnement. »

Le sénateur démocrate Sheldon Whitehouse a expliqué comment les pêcheries de son Etat avaient été affectées par le changement climatique. « Je ne vois rien dans votre carrière qui assure à ces pêcheurs que vous allez prendre en compte un tant soit peu leur bien-être, et pas seulement le bien-être de l’industrie des énergies fossiles », a-t-il ainsi déclaré. D’autres élus démocrates se sont inquiétés de la manière dont M. Pruitt traiterait la pollution au mercure par les centrales électriques, la qualité de l’air ou encore la pollution de l’eau au plomb.

« Chaque semaine, de nouvelles régulations »

En 2012 Donald Trump avait déclaré que le changement climatique était un canular créé par les Chinois, avant d’adoucir sa position après l’élection. Il avait ainsi affirmé fin novembre être « ouvert sur [la] question » de l’accord de Paris sur le climat. Il a cependant souvent laissé entendre qu’il limiterait les pouvoirs de l’EPA. « Ce qu’on fait en matière de protection de l’environnement est une honte. Chaque semaine, ils sortent des nouvelles régulations », avait-il déclaré sur Fox en octobre 2015.