Transparency International pointe l’effet négatif de l’essor des populismes sur la corruption
Transparency International pointe l’effet négatif de l’essor des populismes sur la corruption
Le Monde.fr avec AFP
« Le populisme est un mauvais remède », signale l’organisation non gouvernementale qui publie son rapport annuel sur la corruption.
Mercredi 25 janvier, à l’occasion de la présentation de son rapport annuel mondial sur la perception de la corruption, l’organisation non gouvernementale (ONG) Transparency International (TI) a mis en garde contre les effets conjugués de l’essor des populismes et des inégalités, qui se nourrissent mutuellement et aboutissent à davantage de corruption.
« 2016 a montré que la corruption systémique mondiale et les inégalités sociales se renforcent mutuellement, conduisent au désenchantement populaire [et] fournissent un terrain fertile à la montée des populismes. »
Mais « le populisme est le mauvais remède », relève l’ONG sise à Berlin. « Les pays qui installent des dirigeants autocrates populistes [à leur tête] descendent vraiment dans le classement » établi par TI, selon le directeur de recherche, Finn Heinrich.
L’ONG pointe à ce titre du doigt la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, passée en un an du 66e au 75e rang, et la Hongrie de Viktor Orban, 57e cette année (50e en 2016).
Les débuts de Donald Trump peu encourageants
Les dirigeants populistes promettent de combattre la corruption, « mais ils ne le font pas, ils aggravent les choses en sapant la démocratie et la liberté de la presse », déplore M. Heinrich.
TI observe également avec circonspection les débuts de Donald Trump, investi vendredi : « Ses premiers pas ne sont pas prometteurs. Quand on voit [qu’il] a nommé son gendre [Jared Kushner] haut conseiller à la présidence, ça n’est pas bon signe », estime M. Heinrich.
Selon lui, « si [M. Trump] tient sa promesse de combattre la corruption, je pense que les Etats-Unis » – 16e l’an passé et 18e cette année – « peuvent s’améliorer ». Mais, au vu de ses décisions, « nous craignons qu’il y ait une chute ».
Chaque année, Transparency établit un « Rapport sur la perception de la corruption », une évaluation (portant cette année sur 176 pays) sur une échelle de 0 à 100 allant du pays le plus corrompu au plus vertueux. Ce travail s’appuie sur des données collectées par 12 organismes internationaux, dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou le Forum économique mondial.
Sans surprise, les pays nordiques – Danemark (1er), Finlande (3e), Suède (4e), Norvège (6e) occupent le haut du classement dévoilé mercredi. Quatrième l’an passé, la Nouvelle-Zélande occupe cette fois la 1re place ex aequo. La France est 23e.
En bas de classement figurent plusieurs pays ravagés par des conflits, comme la Somalie (176e), le Soudan du Sud (175e) ou la Syrie (173e). Le Qatar a, lui, connu la plus grosse chute de sa note (moins 10 points) qui s’explique largement par les accusations de corruption autour de l’attribution du Mondial 2022 de foot.