Les noms de près de 10 000 gardiens et SS d’Auschwitz mis en ligne
Les noms de près de 10 000 gardiens et SS d’Auschwitz mis en ligne
Le Monde.fr avec AFP
Une première liste de 9 686 noms a été publiée. Environ 25 000 noms ont été rassemblés.
Ce n’est « que le début d’un vaste projet », a précisé le président de l’Institut polonais de la mémoire nationale (IPN), Jaroslaw Szarek, en annonçant lundi 30 janvier la mise en ligne de 9 686 noms de membres du personnel du camp nazi allemand d’Auschwitz-Birkenau.
La liste, une compilation de renseignements portant pour le moment sur les camps d’Auschwitz et Auschwitz II (ou Auschwitz-Birkenau), et sur des camps secondaires associés, doit être enrichie à terme par celles des autres lieux de détention et d’extermination mis en place par l’Allemagne nazie. Le nombre de noms déjà réunis est d’environ 25 000.
O 11.00 podamy publicznie dane osobowe esesmanów z załogi KL Auschwitz. Transmisja z konferencji na stronie IPN -… https://t.co/GOLgcISObZ
— ipngovpl (@IPN)
La liste de noms a pu être constituée en grande partie grâce au travail d’un historien, le professeur Aleksander Lasik, qui y a travaillé depuis 1982, en commençant par identifier les SS d’Auschwitz.
Pas de Polonais
Les recherches n’ont pas été faciles, a observé le directeur du Musée d’Auschwitz, Piotr Cywinski, car à la veille de la défaite les Allemands ont brûlé un grand nombre de documents. « Nous disposons aujourd’hui de plus de renseignements sur les prisonniers que sur les SS », a-t-il relevé.
C’est pourquoi le musée a lancé récemment un appel aux Allemands et aux Autrichiens pour les inviter à lui transmettre tous souvenirs des soldats Waffen-SS, mémoires, lettres privées ou photos, qui permettraient de « mieux comprendre la mentalité des bourreaux ».
Le numéro deux de l’IPN, Mateusz Szpytma a souligné que si on a identifié quelques employés des camps de nationalité ukrainienne, lituanienne ou lettonne, on ne trouvait pas parmi eux de Polonais. Il a expliqué :
« Au moment où les Allemands ont lancé une opération de recrutement, l’Etat clandestin [la direction de la résistance polonaise] a interdit aux Polonais d’y répondre et elle a abouti à un échec. »
« Des faits secs »
M. Szarek a souligné l’importance de cette initiative dans le contexte de l’apparition périodique à l’étranger de l’expression « camps polonais », une erreur combattue avec énergie par les autorités et notamment la diplomatie polonaise. Si de tels cas peuvent être attribués souvent à l’ignorance des auteurs, « il s’agit parfois de mauvaise volonté, voire de politique historique antipolonaise », a-t-il affirmé.
La base de données, accessible en cinq langues, « est un instrument pour lutter contre le mensonge », a ajouté le chef de l’IPN. « Nous n’y exprimons pas d’opinion, nous ne faisons que rapporter des faits secs. »
Ces archives électroniques contiennent aussi quelque 350 sentences prononcées après la guerre contre les gardiens, mais ces documents n’ont pas encore été traduits.
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