Mobilité bancaire : en Allemagne, les start-up de la finance gagnantes de la réforme
Mobilité bancaire : en Allemagne, les start-up de la finance gagnantes de la réforme
LE MONDE ECONOMIE
Depuis le 18 septembre 2016, les banques installées dans le pays sont obligées d’aider le consommateur à changer d’établissement dans un délai fixé par la loi.
En Allemagne, la loi sur la mobilité bancaire est entrée en vigueur le 18 septembre 2016. Toutes les banques installées dans le pays sont obligées d’aider le consommateur à changer d’établissement dans un délai fixé par la loi. Il suffit au client de remplir un formulaire et les banques concernées s’occupent du reste. L’établissement choisi par le client doit récupérer tous les ordres de virement en cours de l’ancien compte. L’ancienne banque doit transmettre à la nouvelle une liste des prélèvements automatiques des treize mois précédents. Et le transfert doit avoir lieu dans les douze jours suivant l’ordre transmis par le client. Ces dispositions valent également en cas d’ouverture de compte dans un pays membre de l’Union européenne.
Interrogées par le Monde, les fédérations bancaires allemandes ne disposent pas encore de chiffres officiels sur le nombre de changements de compte effectués depuis l’entrée en vigueur de la loi. Mais plusieurs éléments laissent penser que les Allemands souhaitent profiter de cette nouvelle opportunité : selon un sondage Forsa pour la banque Triodos paru à la mi-septembre, 25 % des personnes interrogées étaient prêtes à changer de compte avec les nouvelles dispositions, contre 14 % précédemment.
Outils numériques
Parmi les jeunes de 18 à 29 ans, 43 % se déclaraient prêts à migrer d’un établissement à l’autre. Le phénomène pourrait d’ailleurs être augmenté par la hausse – pour compenser la faiblesse des taux d’intérêt – des frais de tenue de compte dans les établissements classiques. La Postbank, qui a mis fin le 1er novembre 2016 à la gratuité de son populaire compte courant gratuit, a ainsi déclenché une série de réactions de protestation.
La nouvelle loi profite aux jeunes pousses allemandes de l’innovation financière, les fameuses fintechs, qui proposent aux banques traditionnelles des outils numériques pour baisser les coûts administratifs des changements de compte. Commerzbank coopère ainsi avec Fino Digital, ComDirect avec Kontowechsel24 et la DKB Bank avec Finreach. Ces start-up proposent notamment des plates-formes permettant aux consommateurs de suivre en direct l’évolution du transfert de leur compte.