Freedom Hosting 2, l’un des principaux hébergeurs de sites du dark Web, a été piraté au nom du groupe Anonymous, et ses sites rendus inaccessibles. Le dark Web est un ensemble de sites hébergés sur le réseau anonyme Onion : ces sites ne sont pas indexés dans les moteurs de recherche, et ne peuvent être consultés que par le biais du navigateur Tor, conçu pour protéger l’anonymat de ses utilisateurs.

Vendredi 3 février, un message avait remplacé la page d’accueil de l’ensemble des sites hébergés par Freedom Hosting, soit environ dix mille : « Bonjour Freedom Hosting, vous avez été piraté. Nous sommes déçus… Vous dites sur votre page d’accueil “nous avons une politique de tolérance zéro contre la pornographie infantile”, mais ce que nous avons trouvé sur vos serveurs, c’est plus de 50 % de pornographie infantile. »

Dans un entretien au site Motherboard, le hackeur présumé affirme avoir pénétré les serveurs de Freedom Hosting 2 plusieurs jours avant d’en bloquer l’accès, et avoir agi pour lutter contre la pédopornographie. Mais après avoir découvert des sites hébergeant de vastes quantités d’images pédopornographiques – qui dépassaient le quota « gratuit » de l’hébergeur et nécessitaient donc un hébergement payant – le hackeur affirme avoir compris que Freedom Hosting 2 « savait qu’il hébergeait ces sites ». Et de préciser : « C’est pour cela que j’ai décidé de les faire tomber. » Il accuse également l’hébergeur d’avoir abrité de nombreux sites servant de page d’accueil à des escroqueries.

Les données des sites diffusées en ligne

Le hackeur a également annoncé avoir mis en vente les données de tous les sites de Freedom Hosting 2, images pédopornographiques exceptées. Les documents présentés comme faisant partie des données collectées contiennent effectivement des forums, principalement en anglais et en russe, de pédopornographie.

En 2013, la police fédérale américaine avait fait fermer Freedom Hosting, premier du nom. Son administrateur, un Irlandais de 28 ans, conteste depuis une demande d’extradition vers les Etats-Unis. Dans cette enquête, le FBI avait aussi eu recours à des logiciels espions, installés sur des sites de Freedom Hosting pour tenter de remonter jusqu’aux utilisateurs de sites pédopornographiques à leur insu.

Dans une autre affaire similaire, les enquêteurs américains font cependant face à d’importantes difficultés devant les tribunaux. Après avoir pris le contrôle du site PlayPen, lui aussi hébergé sur le dark Web, plusieurs tribunaux ont estimé que les enquêteurs avaient outrepassé leur mandat en utilisant des logiciels espions contre l’ensemble de ses utilisateurs.