Un infirmier s’est suicidé « par défenestration » dans la nuit de dimanche à lundi 6 février à l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris, plus d’un an après qu’un cardiologue de l’établissement se fut donné la mort de la même manière, a annoncé lundi l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

« Cet infirmier travaillait habituellement en équipe de suppléance de nuit », écrit l’institution francilienne dans son communiqué, précisant qu’« il n’était pas de service cette nuit-là » et que « sa compagne a été reçue dans la nuit ». Un CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) extraordinaire de l’hôpital Georges-Pompidou « va se tenir en fin de matinée, en présence du directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch ».

« Une enquête est diligentée par la direction de l’hôpital européen Georges-Pompidou, et la cellule d’analyse des suicides est saisie, en lien avec les représentants du CHSCT », ajoute l’AP-HP. En outre, « une cellule d’écoute et d’accompagnement est mise en place pour soutenir (...) les agents qui en ressentent le besoin ». « L’AP-HP et la direction de l’HEGP s’associent à la douleur de ses proches et de ses collègues », selon le même communiqué.

Harcèlement

Aucune autre information n’était disponible dans l’immédiat, mais le drame rappelle celui qui avait secoué l’établissement du 15e arrondissement il y a un peu plus d’un an. Le 17 décembre 2015, le cardiologue Jean-Louis Mégnien, 54 ans, s’était lui aussi jeté par la fenêtre d’un étage de l’HEGP, où il était revenu travailler depuis trois jours, après neuf mois d’arrêt maladie. Selon ses proches, il était victime de harcèlement de la part de sa hiérarchie. Son épouse avait déposé une plainte pour harcèlement moral auprès du parquet de Paris, qui a ouvert une information judiciaire le 19 février.

Saisie par la ministre de la santé, Marisol Touraine, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) avait pointé des manquements dans le traitement du conflit qui a conduit au geste du professeur, parmi lesquels « l’absence de signalement » de sa souffrance. « Une majorité des mesures recommandées par l’IGAS est en cours de mise en place par l’AP-HP », avait assuré en septembre 2016 l’hôpital.

Le drame survenu dans la nuit de dimanche à lundi fait également écho aux suicides de cinq infirmiers cet été, suicides qui ont ému la communauté soignante. Face au malaise, Marisol Touraine a dévoilé au début de décembre un plan pour l’amélioration de la qualité de vie au travail des hospitaliers et nommé en janvier un médiateur national.