Le Malawi et la Tanzanie reprennent le dialogue sur un contentieux frontalier
Le Malawi et la Tanzanie reprennent le dialogue sur un contentieux frontalier
Le Monde.fr avec AFP
Les deux pays revendiquent depuis plus de cinquante ans une partie du lac Malawi, zone potentiellement riche en pétrole.
Le Malawi et la Tanzanie ont accepté de reprendre les négociations pour résoudre un vieux différend frontalier qui les oppose au sujet du lac Malawi, une zone potentiellement riche en pétrole, a annoncé mardi Peter Mutharika, le président malawite.
« Des efforts de médiation vont être faits en vue de mettre fin au litige sur la frontière du lac Malawi », a annoncé dans un communiqué M. Mutharika, après une rencontre avec le ministre tanzanien des affaires étrangères, Augustine Mahiga, dans la capitale malawite Lilongwe. « Le différend autour du lac s’est enlisé depuis quelque temps, mais nos deux pays ont accepté de réactiver un comité de médiateurs », a confirmé devant la presse M. Mahiga. La précédente médiation, menée en 2012 par le président du Mozambique de l’époque Joaquim Chissano, n’avait pas permis de régler le différend.
« Une frontière au milieu du lac »
Les deux pays s’opposent depuis plus de cinquante ans sur le tracé de la frontière sur le lac de près de 30 000 km2 où chacun espère découvrir des réserves de pétrole et de gaz.
Le conflit avait ressurgi en 2011 lorsque le Malawi avait attribué une licence de prospection de pétrole à la firme britannique Sunstream Petroleum, dans une zone proche de la Tanzanie, au nord-est du lac.
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Durée : 00:56
Les autorités malawites s’appuient sur un accord passé à l’époque coloniale en 1890, qui stipule que la frontière court le long de la rive tanzanienne, attribuant au Malawi toutes les eaux de cette partie du lac. La Tanzanie affirme de son côté que la frontière traverse le troisième plus grand lac d’Afrique.
Les Anglais et les Allemands, qui ont respectivement colonisé le Malawi et la Tanzanie « ont laissé différentes cartes qui montrent une frontière au milieu du lac », assure M. Mahiga. « Ce n’est pas une nouvelle carte, c’est une carte du passé qui nécessite d’être clarifiée », a-t-il poursuivi.