Les 189 pays membres du Fonds monétaire international (FMI) ne s’accordent pas complètement sur leur perception de la dette grecque, révèle un communiqué publié lundi 6 février, dans la foulée du conseil d’administration de l’institution. Celui-ci a examiné le rapport annuel du FMI sur l’économie hellène, sous perfusion financière internationale depuis 2010.

Selon ce document, qui n’a pas encore été rendu public mais obtenu par l’Agence France-presse, les équipes de l’institution jugent la dette du pays « totalement intenable » sur le long terme et appellent les Européens à en faire plus pour réduire l’endettement d’Athènes.

Ce sombre diagnostic compromet en principe la participation financière de l’institution monétaire au plan d’aide accordé à la Grèce par les Européens en 2015, malgré l’insistance de l’Allemagne : le FMI devant juger la dette d’un pays « viable » pour lui accorder des prêts.

« Des opinions différentes »

Appelés à donner leur avis, lundi, les représentants des Etats membres se sont globalement ralliés à cette évaluation avec toutefois quelques réserves. « Certains directeurs [représentants de pays ou de groupes de pays] avaient des opinions différentes sur la trajectoire budgétaire et la viabilité de la dette », rapporte ainsi le communiqué du conseil d’administration sans donner plus de précision.

De même, sur la nécessité pour les Européens d’alléger la dette grecque – une mesure réclamée depuis plusieurs mois par les équipes du FMI –, le texte publié après le conseil d’administration révèle, en creux, certaines divergences de vue : « La plupart des directeurs ont jugé (…) qu’un allégement de dette supplémentaire pourrait être requis pour rétablir la viabilité de la dette. »

Accélérer les réformes

Les discordances sont également apparues sur un point technique mais crucial. D’après le communiqué, « certains » pays membres du FMI continuent de plaider pour un excédent primaire grec (hors charge de la dette) de 3,5 % du produit intérieur brut, un objectif que le Fonds juge peu réaliste.

En revanche, les membres du conseil d’administration se sont unanimement accordés à « exhorter les autorités [hellènes] à accélérer la mise en place des réformes » tout en reconnaissant le « lourd prix » déjà payé par la population du fait de l’ajustement budgétaire imposé au pays depuis 2010.