La façade de Sciences Po Paris, au 27, rue Saint-Guillaume. | Sciencepo.fr

Ils sont plus de 88 000 « fans » de la page Sciences Po sur Facebook, près de 83 000 abonnés sur Linked­In et 65 000 sur Twitter. Une communauté qui commente et partage les publications orchestrées par l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris.

Pour gérer ce flux permanent, une seule paire de mains s’agite sur un clavier au 27, rue Saint-Guillaume, à Paris. Cascade de boucles blondes et sens du clic aiguisé, Joanna Peel, 28 ans, est la community manager  de Sciences Po. Comprenez la chef d’orchestre de la communauté digitale, gardienne de l’e-réputation de l’établissement.

Car la grande école parisienne se veut à la pointe en matière d’identité virtuelle, à l’instar ­d’HEC ou de l’université Paris-Sorbonne. Une mission qui sied parfaitement à Joanna Peel. Cette passionnée du numérique aime « se confronter à la prise de ­parole » et ne craint pas les « avalanches de commentaires ».

« Live-Tweets » des étudiants

A chaque réseau social son usage : Facebook pour l’engagement communautaire et Twitter pour la promotion des travaux scientifiques des chercheurs.

Après avoir lancé un compte Instagram, Joanna Peel s’attaque à SnapChat, une application hautement plébiscitée par la sphère estudiantine. Tous les lundis, la rédactrice se métamorphose en présentatrice et réalise sur l’application « un mini-journal télévisé présentant les événements à venir à Sciences Po ». Cette pluridisciplinarité l’amène à travailler avec des graphistes pour créer des « gifs » – ces images animées – aux couleurs de l’IEP, quand elle n’escalade pas les toits de l’école lors d’une visite virtuelle du campus, diffusée en direct sur Facebook.

« Facebook nous permet de cibler très précisément notre public » Joanna Peel, community manager de Sciences Po

Cette communication tout terrain contribue au recrutement des étudiants. « Facebook nous permet de cibler très précisément notre public, décrit Joanna Peel. Lors des journées portes ouvertes de notre campus de Reims, nous avons diffusé des contenus sponsorisés dans un rayon de 50 kilomètres. » Ces outils permettent de faire rayonner Sciences Po bien au-delà de l’Hexagone. Avec 46 % d’étudiants étrangers présents sur le campus, les réseaux sociaux œuvrent à l’attractivité de l’établissement. « Un des premiers ­réflexes des étudiants est de chercher leur formation sur Facebook, confirme Joanna Peel. Et lorsqu’ils viennent de loin, ils sont souvent rassurés d’y trouver des informations détaillées. »

Et pour faire coller la présence virtuelle de Sciences Po à la réalité, Joanna Peel a une méthode imparable. Tout au long de l’année, elle pratique le « décrochage » et laisse les réseaux ­sociaux aux mains des étudiants.

Evénement phare de l’année 2017 : des « live-Tweets » des étudiants autour de la présidentielle. « Les meilleurs posts sont toujours ceux qui reflètent la vraie vie de l’école », confesse-t-elle.