Aulnay-sous-Bois : l’IGPN saisie après de nouvelles accusations contre l’un des policiers mis en examen
Aulnay-sous-Bois : l’IGPN saisie après de nouvelles accusations contre l’un des policiers mis en examen
Le Monde.fr avec AFP
Dans « Le Nouvel Observateur », Mohamed K. raconte avoir été passé à tabac une semaine avant Théo L. par des policiers, dont l’un a participé au viol présumé de Théo lors de son interpellation.
Le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, a saisi mardi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) après de nouvelles accusations de violences visant un des policiers mis en examen pour l’interpellation brutale de Théo L., le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Dans un témoignage au Nouvel Observateur, Mohamed K., un ami de Théo L., raconte avoir été passé à tabac une semaine avant ce dernier par des policiers, dont l’un a participé au viol présumé du jeune homme lors de son interpellation. « Ce sont des accusations graves portées sur le même fonctionnaire, qui méritent que l’on fasse évidemment toute la lumière. Immédiatement informé, le ministre a saisi l’IGPN », a déclaré le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet.
Mohamed K., 22 ans, affirme dans Le Nouvel Observateur avoir été interpellé à Aulnay-sous-Bois le 26 janvier par trois policiers, qui l’auraient frappé et insulté. L’un des trois fonctionnaires est « connu dans le quartier », assure Mohamed K., « c’est le même que celui qui a pénétré Théo avec sa matraque, tout le monde l’appelle “Barbe Rousse” ».
Mohamed K. a décidé de porter plainte
« Barbe Rousse me cogne avec sa matraque », dit-il. « Les agents me menottent, me balayent au sol, m’écrasent la tête, me donnent des coups de genou dans les yeux, je voyais mon sang au sol, j’essayais de ramper. » La scène a duré trente à quarante minutes, selon Mohamed K., avant qu’il ne soit emmené au commissariat.
« J’avais du mal à respirer, et je ne comprenais pas ce que je faisais là. » Les policiers l’informent qu’il est en garde à vue pour « outrage et rébellion ». Il y restera vingt-quatre heures, sans comprendre ce qui lui était reproché. Lorsqu’il se réveille le lendemain matin, il a les yeux « si gonflés par les coups reçus » qu’il n’y voit plus rien, affirme-t-il encore.
Au moment des faits, Mohamed K. n’a pas porté plainte : « Je venais de trouver du travail et je ne pouvais pas me permettre de risquer de le perdre », a-t-il expliqué au Nouvel Observateur. Depuis, il a toutefois décidé de porter plainte, l’avocat de Théo L., Maître Eric Dupond-Moretti, se chargeant de le défendre.
Les policiers à l’origine de l’interpellation de Mohamed K. ont de leur côté porté plainte contre le jeune homme, l’un d’eux ayant eu trois jours d’interruption temporaire de travail (ITT) pour s’être tordu le petit doigt.
Quels recours pour les victimes des violences policières ?
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