Pour sa première intervention, très attendue, au siège de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), à Bruxelles, mercredi 15 février, le secrétaire à la défense (ministre de la défense) des Etats-Unis, James Mattis, a tenu des propos apaisants pour ses alliés. Heureux, dit-il, de revenir dans « sa deuxième maison » – il a été à la fin des années 2000 l’un des deux commandants stratégiques de l’Alliance – M. Mattis a assuré que l’OTAN restait, selon lui, « un socle fondamental » de la défense occidentale. Et il a déclaré que le président Donald Trump soutenait « fermement » l’Alliance atlantique. Oubliés donc, semble-t-il, les propos du président républicain sur le caractère « obsolète » de l’organisation.

M. Mattis a, dans un bref propos introductif à la réunion des ministres de la défense des 28 pays membres, fait allusion à la « conversation entre amis » qui devait avoir lieu jeudi et vendredi à Bruxelles. Les Etats-Unis insistent sur un meilleur « partage du fardeau » (burden sharing) entre Américains et Européens, à savoir un rééquilibrage des dépenses assumées par Washington et les capitales européennes, dont une petite minorité seulement respecte l’engagement de 2 % du produit intérieur brut consacrés aux budgets de la défense.

« Ni l’Europe ni les Etats-Unis ne peuvent affronter seuls les défis »

Jens Stoltenberg, le secrétaire général norvégien de l’Alliance, a reconnu à cette occasion que même si l’érosion des budgets avait été arrêtée depuis 2015, les Européens n’en faisaient « pas assez ». « C’est ma principale priorité depuis ma prise de fonction en 2014 », a-t-il insisté devant M. Mattis.

M. Stoltenberg entendait également répondre à l’autre exigence de l’administration Trump en assurant que l’Alliance en ferait davantage dans le domaine de l’antiterrorisme. Une promesse assez vague à ce stade ; le rôle possible de l’OTAN semblant assez limité dans ce domaine.

M. Stoltenberg a ponctué ses propos des formules qu’il affectionne. « Ni l’Europe ni les Etats-Unis ne peuvent affronter seuls les défis les plus complexes et les plus exigeants » du moment, a-t-il dit. « Une OTAN forte est bonne pour l’Europe et pour l’Amérique », a-t-il ajouté.