Des élus et des dirigeants communistes contre Mélenchon
Des élus et des dirigeants communistes contre Mélenchon
Par Alain Beuve-Méry
Un appel intitulé « PCF : sortons de l’immobilisme », qui a recueilli plus de 600 signatures en quarante-huit heures, plaide pour « une candidature commune pour la présidentielle ».
Les grandes manœuvres sont reparties place du Colonel-Fabien. Depuis le mardi 14 février, un appel intitulé « PCF : sortons de l’immobilisme » qui a recueilli plus de 600 signatures en quarante-huit heures, se répand de manière virale, auprès des cadres et des militants du Parti communiste. Il a notamment été signé par quatre parlementaires (les députés André Chassaigne, Patrice Carvalho, Gaby Charroux et la sénatrice Evelyne Didier), mais aussi par trois membres du comité national exécutif et par plus d’une trentaine de secrétaires départementaux qui étaient réunis, mercredi au siège du PC, à Paris. Les signataires de ce texte plaident pour « une candidature commune pour la présidentielle ». « Ne pas relever ce défi serait prendre la responsabilité de laisser la voie libre à la droite et à l’extrême droite (…). Il faut sortir du blocage actuel à gauche (…). Il est encore temps de prendre une initiative marquante. Pour cela le PCF doit sortir de l’attentisme », est-il écrit.
Le rassemblement est original, car il regroupe un très large spectre des composantes actuelles du PCF. Sur le plan politique, il rassemble des membres de l’actuelle direction, des membres de la gauche unitaire, des novateurs communistes, des ex-huistes, des anciens proches de Georges Marchais, des rouges vifs traditionnels, mais il comprend aussi des syndicalistes (Didier Le Reste, ex-secrétaire général des cheminots CGT), des économistes et des intellectuels (Arnaud Spire) et des journalistes de L’Humanité, anciens et actuels.
« On ne veut pas de la politique du pire », résume Frédéric Boccara, économiste. Ce membre de la direction du PC met en cause « la stratégie du tout ou rien de Jean-Luc Mélenchon » et récuse le thème des deux gauches irréconciliables.
Une seconde tribune intitulée « Les communistes qui soutiennent Mélenchon se mobilisent » a aussitôt vu le jour, mercredi 15 février, dans lequel il est écrit que « Benoît Hamon sait qu’il ne peut être le président élu en 2017 » et qui souligne que « La France insoumise n’est pas un parti de plus. C’est un mouvement », mais elle ne comprend pour l’instant que six signataires, dont Francis Parny, ex-membre de la direction du PC, et Christian Audoin, rédacteur en chef de L’Echo du Centre.
Porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles salue la nouvelle donne politique que constitue la désignation de Benoît Hamon, comme candidat des socialistes à l’élection présidentielle et rappelle que « le PCF ne tuera jamais l’idée de l’espoir à gauche, dans ce pays ». Sans remettre en cause le soutien apporté par les communistes à Jean-Luc Mélenchon, le parti entend œuvrer à un rassemblement des forces de gauche. C’est pourquoi le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, devrait proposer dans les jours prochains « un pacte majoritaire à gauche ».