Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 16 février. | NICHOLAS KAMM / AFP

Est-ce la dernière couverture du Time qui montre un président assis derrière le « Resolute desk » d’un bureau Ovale livré à la tempête, la mèche en bataille ? Ou bien plutôt les articles dépeignant une Maison Blanche en désordre après une série de revers ? Un Donald Trump excédé a convoqué la presse de manière impromptue, jeudi 16 février, pour présenter sa propre version de ses quatre premières semaines de président. « Quand je regarde la télévision, que j’ouvre les journaux, je vois des histoires de chaos. De chaos. Alors que c’est l’opposé, cette administration fonctionne comme une machine bien huilée », a-t-il affirmé, avant d’énumérer tout ce qui avait été fait. « Je ne pense pas qu’il y ait eu par le passé un président qui a fait autant que nous en si peu de temps. »

Le président a tenté de balayer l’impression de désordre créée par une succession de déboires, rejetant la responsabilité sur ceux qu’il considère comme ses adversaires. La controverse liée à son décret anti-immigration, qu’il entend désormais réécrire ? La faute à la justice. La démission de son conseil à la sécurité nationale, Michael Flynn, qu’il ne cesse désormais d’encenser après l’avoir mis à la porte parce qu’il était accusé d’avoir menti sur des conversations avec l’ambassadeur de Russie à Washington ? La faute à la presse. L’ombre portée de la Russie derrière cette même affaire ? La faute aux fuites imputables à un « Etat profond » démocrate, des « crimes » qui ne resteront pas impunis.

Formule alambiquée

La presse a eu droit à un traitement de faveur. Pointant tour à tour le New York Times, CNN, accusée de charrier « la haine », et la BBC, il a accusé les médias d’agir comme un écran masquant au peuple américain son efficacité, avant d’estimer que « le niveau de malhonnêteté » des médias « est hors de contrôle ». « Les fuites sont vraies, mais les informations sont bidons », a-t-il asséné d’une formule alambiquée sous-entendant une manipulation permanente.

Renouant avec le ton de la campagne électorale, M. Trump a également dénoncé « la pagaille » qu’il a assuré avoir héritée de l’administration précédente, noircissant le bilan de Barack Obama comme il l’avait fait lors de sa prestation de serment. Il lui a opposé l’espoir qu’il a, selon lui, insufflé dans le pays, et un taux d’approbation positif donné pour l’instant par un seul institut de sondage. Incapable de résister une nouvelle fois à une longue évocation de sa victoire de novembre 2016, il a assuré que cette dernière était la plus large depuis Ronald Reagan, avant d’être corrigé par un journaliste. « C’est une information qu’on m’a donnée », s’est défaussé M. Trump.

Si l’objectif était de s’adresser à son camp, il a été rempli. « Trump est déjà chef de l’Etat. Après cette conférence de presse, à mes yeux, il est maintenant chef de l’Eglise », a écrit, extatique, la polémiste Ann Coulter sur son compte Twitter.