Moins importante que le 1er février à Bucarest (sur la photo), la mobilisation se poursuit afin de faire pression sur le gouvernement. | DANIEL MIHAILESCU / AFP

Des milliers de Roumains sont à nouveau descendus dans la rue dimanche 19 février pour réclamer la démission du gouvernement social-démocrate, visé par une fronde inédite depuis sa tentative fin janvier d’assouplir les lois anticorruption.

A Bucarest, environ 2 000 manifestants réunis sous une pluie battante devant le siège du gouvernement ont scandé « voleurs » et « démission », a constaté l’AFP.

« Le gouvernement actuel a perdu toute sa crédibilité. Le parti social-démocrate a gagné les élections, nous ne le contestons pas, mais il doit trouver des gens honnêtes pour diriger le pays », a déclaré l’un des manifestants, Gheorghe, aviateur à la retraite.

« Il est important de rester vigilants, de dire aux gouvernants que nous les surveillons et ne tolérons plus la corruption », a lancé Madalina, une bibliothécaire âgée de 45 ans.

Environ 3 000 personnes ont également manifesté à Cluj, brandissant des drapeaux roumains et de l’Union européenne, selon les médias.

A Bucarest, la foule forme un drapeau géant pour réclamer la démission du gouvernement
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Le Parlement doit encore entériner le retrait du texte

L’adoption le 31 janvier d’un décret dépénalisant certains faits de corruption a suscité des manifestations quotidiennes d’une ampleur sans précédent depuis la chute du régime communiste en 1989. Un pic a été enregistré le 5 février, lorsque 500 000 personnes ont protesté dans une cinquantaine de villes à travers le pays.

Face à cette mobilisation, le gouvernement de Sorin Grindeanu a abrogé ce texte, mais le Parlement, où les sociaux-démocrates ont une large majorité, doit encore entériner ce retrait.

Le gouvernement avait également envisagé d’adopter par décret d’urgence un deuxième projet controversé, visant à gracier environ 2 500 détenus purgeant des peines jusqu’à cinq ans de prison. Ce texte a finalement été envoyé au Parlement, qui devrait l’examiner dans les semaines à venir.

Lors d’une visite à Bruxelles jeudi et vendredi, M. Grindeanu s’est engagé auprès des responsables de la Commission européenne à ne pas modifier la législation anticorruption sans une large consultation de la société civile roumaine et des experts de l’UE.