Au Liban, Marine Le Pen s’offre une polémique sur le voile
Au Liban, Marine Le Pen s’offre une polémique sur le voile
Par Olivier Faye
La candidate du FN a refusé de porter un voile pour rencontrer le grand mufti de la République libanaise. Elle avait pourtant été informée de ce « protocole ».
Marine Le Pen a refusé le 21 février de porter un voile pour rencontrer le grand mufti de la République libanaise, Abdellatif Deriane. | ANWAR AMRO / AFP
Au dernier jour de sa visite à Beyrouth, mardi 21 février au matin, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a refusé de porter un voile à l’heure d’entrer dans la mosquée Aïcha Bakkar pour y rencontrer le grand mufti de la République libanaise, Abdellatif Deriane. La candidate est donc partie sans s’entretenir avec lui.
« La plus haute autorité sunnite du monde n’a pas eu cette exigence, par conséquent, il n’y a pas de raison », a déclaré Mme Le Pen devant l’entrée des lieux, alors qu’on lui tendait un voile. Elle faisait là référence à sa rencontre avec le grand imam de la mosquée Al-Azhar, au Caire, en Egypte, en mai 2015. « Vous transmettrez au grand mufti ma considération mais je ne me voilerai pas », a-t-elle insisté.
La plus haute autorité sunnite du pays « surprise »
Devant la presse, Marine Le Pen est revenue sur les raisons de son refus de porter un voile :
« J’ai indiqué hier que je ne me voilerai pas. Ils n’ont pas annulé le rendez-vous, j’ai donc cru qu’ils accepteraient que je ne porte pas le voile. (…) On ne met pas devant le fait accompli. »
Selon son entourage, Mme Le Pen était pourtant au courant, dès lundi soir, qu’elle devrait porter un voile. « Elle avait fait savoir qu’elle ne le ferait pas. L’invitation n’avait pas été annulée », assure un proche.
Dar Al-Fatwa, la plus haute autorité sunnite du pays, a aussi expliqué dans un communiqué « avoir informé » lundi « la candidate à la présidentielle, par l’intermédiaire d’un de ses collaborateurs, de la nécessité de se couvrir la tête lors de sa rencontre avec son éminence [le mufti] selon le protocole ».
L’institution sunnite a ajouté que « les responsables de Dar Al-Fatwa ont été surpris par son refus de se conformer à cette règle bien connue ». Elle exprime ses regrets « pour ce comportement inconvenant pour des réunions pareilles ».
La présidente du FN poursuit sa visite, mardi, en rencontrant le patriarche maronite. Elle doit enfin rencontrer le leader chrétien Samir Geagea.