On en parle moins que du big data ou des algorithmes, mais un peu partout dans le monde des villes mettent l’accent sur l’action culturelle, qu’il s’agisse d’attirer des touristes, de mettre en place une vraie stratégie de développement urbain durable ou de renforcer le sens de l’identité du lieu et de ses habitants.

Quelques pistes utiles :

Art urbain de Julien Malland, dit « Seth », sur le belvédère au parc de Belleville (20e arrondissement de Paris). | http://www.street-art-avenue.com/2015/01/seth-parc-de-belleville-paris-10494

• Urbaines est un festival de cultures street (« de rue ») organisée à Rennes du 16 février au 12 mars. J’en ai trouvé l’existence grâce à Radar un média collaboratif pour tous les « urban makers ». Super.
• Proche banlieue parisienne – une émission de France Culture, intitulée « Comment les villes misent sur la culture pour se revitaliser », traite le sujet tel qu’on l’aborde à l’île Seguin, Clichy-sous-Bois et Montfermeil entre autres.
• Le Marais – suivant la piste ouverte par les Fondations Louis Vuitton et Pinault, Le Monde raconte comment le 4^e arrondissement s’apprête à héberger la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette. Une « boîte à idées plutôt qu’une boîte à bijoux », explique Guillaume Houzé, le jeune héritier des grands magasins, qui a fait appel au très sobre architecte Rem Koolhaas.
• La participation citoyenne va de pair avec la culture, comme l’illustre le Musée de Rouen dans lequel, lors d’une exposition récente, le public a pu choisir les œuvres exposées.
• En Inde, les appels ne manquent pas pour faire de la place à la culture dans l’effort considérable mené par le gouvernement pour lancer 100 villes intelligentes. Selon un rapport cité par l’Hindustan Times, « les quartiers culturels [sont] définis comme des zones bien connues et étiquetées d’une ville où une forte concentration d’art, d’installations et de programmes culturels [sert] d’attraction principale aux touristes. Ils [contribuent] au renforcement des économies locales, à l’approfondissement de la capacité culturelle locale et créent un sens accru du lieu ».
• 10 conseils pour changer les villes par la culture : ils sont donnés par l’Unesco, qui s’appuie sur des cas concrets réussis un peu partout dans le monde. Vancouver, au Canada, par exemple, illustre la réponse à un problème d’importance croissante : le fait que les nouveaux venus insistent pour avoir une égalité de droits et d’opportunités et s’installent le plus souvent dans les quartiers déjà occupés par des migrants. Le défi est de satisfaire en même temps de multiples groupes. Tombouctou, au Mali, montre comment la reconstruction culturelle après un conflit peu mobiliser la population. Valparaíso, au Chili, a transformé une ancienne prison en centre culturel. Autant d’exemples à retrouver dans un fabuleux rapport sur le rôle de la culture dans le développement urbain durable.
• Villes créatives – L’Unesco vient de lancer son appel à candidatures 2017 pour les villes qui désireraient intégrer son Réseau des villes créatives. Il s’agit de favoriser « la coopération internationale avec et entre les villes ayant identifié la créativité comme un facilitateur et un moteur essentiels pour le renouvellement et le développement urbains durables ». Le réseau est constitué de 116 villes dans 54 pays. Montréal en fait partie, ainsi que Saint-Etienne, seule ville française dans ce cas. Hors de cette institution internationale, l’auteur et consultant britannique Charles Landry (qui a le premier utilisé l’expression) a développé un Index des villes créatives, qui permet de mesurer l’avancement dans ce domaine. Les critères retenus sont bien entendu critiquables mais la tentative d’évaluation mérite qu’on s’y arrête… peut-être pour l’améliorer.