Disparition de la famille Troadec : détention provisoire requise pour la soeur et le beau-frère
Disparition de la famille Troadec : détention provisoire requise pour la soeur et le beau-frère
Le beau-frère d’une des victimes, Hubert C., a avoué aux enquêteurs avoir tué les deux parents et les enfants Troadec, disparus à Orvault depuis plus de deux semaines.
Selon le procureur, Hubert C. et Pascal Troadec étaient opposés par un litige lié à un héritage, le beau-frère « étant persuadé que M. Troadec avait pu récupérer des pièces d’or ». | JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Le parquet de Nantes a demandé le placement en détention provisoire des deux principaux suspects dans l’affaire de la disparition de la famille Troadec, Hubert C. et son épouse Lydie, a annoncé lundi 6 mars le procureur de la République de Nantes, Pierre Sennes.
Les juges d’instruction sont désormais saisis des chefs d’assassinat et d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre en ce qui concerne Hubert C., et des chefs de modification de l’état des lieux d’un crime pour faire obstacle à la vérité et de recel de cadavre pour Lydie C.
Ce dernier a détaillé, en conférence de presse, le déroulement des faits, alors qu’Hubert C., le beau-frère du père de la famille disparue à Orvault depuis deux semaines, a avoué aux enquêteurs avoir tué les deux parents, Pascal et Brigitte, 49 ans, et leurs deux enfants, Sébastien, 21 ans, et Charlotte, 18 ans.
Un litige de succession
Selon le procureur, Hubert C. et Pascal Troadec étaient opposés par un litige lié à un héritage, le beau-frère « étant persuadé que M. Troadec avait pu récupérer des pièces d’or ». Ce conflit pourrait expliquer la suite des événements. Dans la nuit du 16 au 17 février, l’homme s’est rendu au domicile des Troadec à Orvault (Loire-Atlantique) afin « d’espionner » la famille, écoutant notamment leurs conversations à l’aide d’un sthétoscope collé à des portes et à des fenêtres. « Vers 23 heures, il va rentrer dans le garage et se cacher dans la buanderie, et attendre que les quatre membres de la famille aillent se coucher », a poursuivi le procureur.
Hubert C. s’est alors rendu à l’intérieur de la maison pour subtiliser une clé posée sur un meuble, et a révéillé le couple Troadec en faisant du bruit. Selon le procureur Pierre Sennes, Pascal Troadec serait alors descendu au red-de-chaussée avec un pied de biche, qui aurait finalement été utilisé par Hubert C. pour tuer le père et son épouse, puis leurs deux enfants. Après avoir passé la nuit dans la maison d’Orvault, le beau-frère serait rentré chez lui, aurait informé sa femme de ses actes, puis serait revenu au domicile des Troadec afin de nettoyer la scène du crime et de faire disparaitre les corps. « Il semble que les corps aient été démembrés, une partie enterrée et l’autre brûlée », a fait savoir le procureur lundi.
Une centaine d’enquêteurs
Les enquêteurs ont été mis sur la trace d’Hubert C. après avoir découvert jeudi des traces génétiques dans le pavillon d’Orvault, et dans la voiture du fils. L’enquête va désormais chercher à déterminer où les corps ont pu être enterrés, clarifier le récit des événements et établir et quel a été le rôle de Lydie C. dans ces événements.
La famille Troadec n’avait plus donné signe de vie depuis la nuit du 16 au 17 février. La sœur de la mère de famille avait donné l’alerte une semaine plus tard, s’inquiétant de ne pas avoir de nouvelles.
L’enquête, qui mobilise une centaine d’enquêteurs, s’était accélérée il y a cinq jours, après la découverte d’effets personnels de la famille dans le Finistère, d’où étaient originaires les parents, et du véhicule du fils. Le procureur avait déclaré vendredi que cette dispersion d’objets pouvait laisser penser à un « jeu de pistes morbide ».
Les tout premiers soupçons des enquêteurs s’étaient portés sur le fils, Sébastien, décrit comme « fragile » et dont les tweets avaient révélé de profonds désaccords avec son père. Néanmoins le procureur avait invité vendredi à la prudence, n’écartant aucune hypothèse.