« 60 millions de consommateurs » épingle une quarantaine de produits d’entretien
« 60 millions de consommateurs » épingle une quarantaine de produits d’entretien
Le Monde.fr avec AFP
Sprays assainissants, désodorisants, antiacariens : une étude dévoilée par le magazine met en garde contre une « pollution majeure de l’air intérieur ».
Parmi les produits incriminés par « 60 millions de consommateurs », sont notamment cités un désinfectant La Croix, des désodorisants de la marque Fébrèze ou encore des produits Sanytol. | LOIC VENANCE / AFP
Sprays assainissants, produits désodorisants, antiacariens ou désinfectants… Le magazine 60 millions de consommateurs met en garde dans une étude dévoilée jeudi 9 mars contre une quarantaine de produits d’entretien ménager sources d’une « pollution majeure de l’air intérieur ».
Dans son numéro hors-série d’avril-mai 2017, le magazine dresse ainsi la liste de dix sprays assainissants, douze produits désodorisants, douze antiacariens et douze désinfectants. Des produits à « éliminer », selon l’association de consommateurs car « loin d’assainir la maison », ils cumulent « des substances allergènes, irritantes, voire toxiques ».
La majorité des 46 biens épinglés contient des composés organiques volatiles (COV), tel que le limonène – irritant et allergène –, précise 60 millions de consommateurs. Parmi les produits incriminés, sont notamment cités un désinfectant La Croix, des désodorisants de la marque Fébrèze ou encore des produits Sanytol.
L’étiquetage mis en cause
« Notre secteur est très réglementé », se défend auprès de l’Agence France-Presse (AFP) l’Afise, une association qui fédère les industries de la détergence, de l’entretien et des produits d’hygiène industrielle. D’après sa déléguée générale, Valérie Lucas, « tout est fait pour que nos produits (…) soient de plus en plus respectueux de l’environnement et de la santé ».
« Les ingrédients qui entrent dans la composition des produits sont rigoureusement sélectionnés et testés avant d’être mis sur le marché. »
Outre la composition des produits, l’étude pointe du doigt les informations mentionnées sur les emballages. Seul un des biens testés a un étiquetage satisfaisant, « les autres omettent de mettre en garde les consommateurs ».
Ainsi, concernant plus particulièrement les traitements antiacariens, les clients ignorent souvent que les substances utilisées « sont en réalité des pesticides », interdits en usage agricole, même lorsqu’ils sont d’origine naturelle, affirme l’étude. « Et même à des doses plus faibles, ces produits sont dangereux. » Ils représentent « d’ailleurs une menace mortelle pour les chats ».
Pour Valérie Lucas, 60 millions de consommateurs fait « une confusion » entre les substances employées dans l’agriculture et celles destinées au grand public. « Les dosages et les conditions d’utilisation sont différents », fait-elle valoir, ajoutant que « les fabricants développent des produits sûrs pour un usage précis ».
« Les deux tiers des marques trichent »
Le magazine dénonce par ailleurs le discours des fabricants autour du naturel, soulignant par exemple que « malgré leurs allégations “100 % bio”, “100 % naturel”, les sprays assainissants aux huiles essentielles contiennent des substances allergènes, irritantes voire toxiques ». Et l’association de dénoncer pour ce type de produits un étiquetage « tout simplement inacceptable ».
« Les deux tiers des marques trichent et font rétrécir les pictogrammes de danger, sans doute pour ne pas effrayer le consommateur. »
De la même manière, les liquides vaisselle au bicarbonate, les lessives au savon noir, les dégraissants au savon de Marseille ou encore les nettoyants au savon d’Alep, contiennent « des ingrédients dits “naturels” » qui sont en fait « incorporés en quantité dérisoire », déplore l’étude.
Le magazine recommande à « l’ensemble des fabricants qu [’il a] épinglés de revoir de fond en comble leurs étiquettes », et appelle « les consommateurs à limiter le recours à l’arsenal dont les industriels voudraient les équiper ».