En Afrique du Sud, les écologistes ont obtenu victoire dans l’affaire qui les opposait au gouvernement au sujet de la construction de la centrale à charbon de Thabametsi. Le tribunal de Pretoria a ordonné, comme le réclamait l’ONG de défense de l’environnement Earthlife Africa, qu’une étude d’impact environnemental solide soit fournie avant la construction de la centrale de 1 200 MW dans la province de Limpopo, dans le nord du pays.

Alors qu’elle avait autorisé sa construction en 2015, la ministre de l’environnement, Edna Molewa, a reconnu que l’impact sur le changement climatique, n’avait "pas été complètement pris en compte".

Source d’énergie la plus polluante

L’ONG s’était emparée de l’affaire en dénonçant la sous-évaluation des émissions de gaz à effet de serre liée à la nouvelle infrastructure. Le 27 février, le Centre pour les droits environnementaux, qui représentait Earthlife Africa dans le procès, avait remis à la ministre de l’environnement des observations sur ses manquements. Elle pointait en outre l’impact de la centrale sur les ressources en eau pour les agriculteurs de cette région rurale.

Le verdict du tribunal envoie « un message très fort au gouvernement pour qu’il consulte les populations locales avant de prendre une décision, a réagi Makoma Lekalakala, la porte-parole de l’ONG, C’est un jugement qui fait date et le ministère de l’environnement devra en tenir compte. »

Le charbon dont l’Afrique du Sud dépend à 90 % pour produire son électricité est la source d’énergie la plus polluante. Le pays se tourne progressivement vers les énergies renouvelables et le nucléaire pour rééquilibrer son mix énergétique et limiter ses émissions de gaz à effet de serre.