Une « digitale académie » contre le décrochage post-bac
Une « digitale académie » contre le décrochage post-bac
Par Séverin Graveleau
A Montereau-Fault-Yonne, en Seine-et- Marne, un espace de travail accueille les bacheliers souhaitant passer un diplôme à distance.
La municipalité a débloqué 650 000 euros de financement pour une plate-forme numérique d’aide à la réussite des études en ligne. | Flickr CC by 2.0
Depuis Montereau-Fault-Yonne, commune de 20 000 habitants située dans le sud de la Seine-et-Marne, il ne faut pas moins d’une heure en voiture, et près de deux en transport en commun, pour rejoindre l’université de rattachement (Paris-Est-Marne-la-Vallée). C’est ce qui expliquerait, entre autres, le faible pourcentage de poursuite d’études dans le supérieur des bacheliers de Surville, le quartier prioritaire de la ville haute : 44 %, contre 77 % en moyenne en France. Qu’à cela ne tienne, pour mettre l’université à portée de clic, une « Montereau digitale académie » doit ouvrir ses portes en septembre 2017.
Afin d’aider les néobacheliers à suivre des études supérieures, la municipalité a en effet débloqué 650 000 euros de financement pour une plate-forme numérique d’aide à la réussite des études en ligne. Soit un espace de travail de 450 mètres carrés situé au cœur de Surville : bureaux, ordinateurs connectés, studios pour suivre ou créer des MOOC (cours en ligne interactif), cafétéria, etc.
« Démarche expérimentale »
Les jeunes qui en font la demande pourront bénéficier dès la rentrée prochaine de cet espace. Et ce dans l’objectif de bachoter l’une des 3 000 formations diplômantes en ligne reconnues par l’Etat sur son site Formasup.
Quelle différence avec le même travail chez soi ? « D’abord un accompagnement et un coaching dès le choix de ces formations qui ne sont pas nécessairement connues des jeunes », détaille Yves Jégo, le maire (UDI) de la commune. Mais aussi un cadre de travail propice, « sans les bruits et le manque de concentration qu’il y a à la maison, où il n’est pas toujours facile d’expliquer qu’on est un “vrai” étudiant ». « Ce sera un lieu intermédiaire avec la fac où ils pourront échanger avec leurs camarades, poser des questions et recevoir du soutien dans leur démarche. »
Dans ces locaux, les étudiants bénéficieront de l’accompagnement individualisée trois personnes (une ancienne enseignante et deux services civiques).
L’initiative, à l’état de « démarche expérimentale », concernera dans un premier temps quinze jeunes seulement. « Ce n’est qu’un début, précise l’édile, j’ai 40 % des jeunes de ce quartier au chômage. Parmi eux il y en a 10 % ou 15 % qui sont en mesure d’entrer à la digitale académie. » Il imagine des futures recrues de deux profils différents : ceux qu’il va falloir convaincre de venir, car la poursuite des études dans le supérieur « n’allait pas de soi », et ceux qui auront « raté les inscriptions dans le supérieur et pour lesquels ce lieu sera une bouée de sauvetage ».
D’ici à septembre, la structure accueillera les lycéens souhaitant réviser leur bac ou préparer des concours.