Donald Trump a réuni le 11 mars  ses conseillers ainsi que des  secrétaires d’Etat au Trump National Golf Club de Sterling (Virginie). | MANUEL BALCE CENETA / AP

SAMEDI 11 MARS

Premier revers judiciaire pour le nouveau décret migratoire de Trump. Le nouveau décret migratoire du président américain Donald Trump a rencontré un premier obstacle judiciaire majeur, un juge fédéral empêchant d’interdire l’arrivée de l’épouse et l’enfant d’un Syrien déjà réfugié aux Etats-Unis. La décision du magistrat William Conley, qui siège à Madison dans l’Etat du Wisconsin, ne s’applique qu’à cette famille menacée par la guerre en Syrie, mais elle développe une forte dimension symbolique. C’est en effet le premier coup porté par la justice au nouveau décret remanié, pourtant présenté par le gouvernement comme n’offrant plus aucun angle de contestation possible.

Le plaignant, un musulman sunnite, a fui la Syrie en 2014 afin d’échapper à une « mort quasi-certaine », selon les documents adressés au tribunal. Ayant trouvé refuge aux Etats-Unis, il a ensuite déposé une demande d’asile pour sa femme et leur fille, restées à Alep. La procédure s’approchait du feu vert final à leur venue, quand elle a été stoppée par les directives anti-immigration de M. Trump, qui a placé la Syrie sur une courte liste de pays dont les réfugiés sont désormais interdits d’entrée.

L’homme a saisi la justice en conservant son anonymat et a réussi à convaincre le juge Conley de la nécessité de prendre une injonction de suspension temporaire du décret, en attendant un débat ultérieur en profondeur. Adopté lundi pour application le 16 mars, le nouveau décret migratoire de Donald Trump est parallèlement attaqué en justice par plusieurs Etats démocrates et diverses organisations indépendantes, ce qui augure d’une grande bataille judiciaire, avec des appels et de multiples recours inévitables.

LE TWEET DU JOUR

Transition abrupte pour les procureurs américains de l’ère Obama. Le procureur fédéral de New York a annoncé samedi 11 mars avoir été démis de ses fonctions par l’administration Trump, après avoir refusé de démissionner comme le réclamait le ministre de la justice. « Je n’ai pas démissionné. J’ai été renvoyé il y a quelques instants. Avoir été procureur du district sud de l’Etat de New York restera à jamais le plus bel honneur de ma carrière professionnelle », a indiqué sur Twitter Preet Bharara, dont la juridiction comprenait notamment Manhattan et qui était chargé de quelques unes des affaires criminelles et financières les plus sensibles du pays. Le département de la Justice a confirmé qu’il n’occupait plus le poste.

Ce départ sous tension, alors que Donald Trump avait demandé en personne, en novembre, à M. Bharara de conserver ses fonctions, soulève des questions sur la capacité du président des Etats-Unis à assurer la transition pour certains postes clés de son administration. L’Attorney general Jeff Sessions a demandé vendredi la démission des 46 derniers procureurs fédéraux nommés par l’administration Obama encore en poste. Leurs successeurs n’ont pas encore été présentés (les Etats-Unis comptent un total de 93 procureurs fédéraux) et des postes importants au sein du département d’Etat et de la Défense restent vacants.

EN BREF

  • Un intrus interpellé dans l’enceinte de la Maison Blanche

Un homme est parvenu à franchir la clôture des jardins de la Maison Blanche dans la nuit de vendredi à samedi et a été interpellé dans l’enceinte de la résidence présidentielle, a annoncé la police. Le suspect portait un sac à dos qui s’est révélé ne rien contenir de dangereux, a précisé dans un communiqué le Secret Service. Une fouille complète des lieux a été réalisée, selon la procédure en vigueur en cas d’incident de ce type. Le président Trump se trouvait dans le bâtiment au moment des faits.

« Le Secret Service a agi de façon remarquable », a déclaré le président Donald Trump, qui s’exprimait un peu plus tard depuis un club de golf lui appartenant, non loin de Washington dans l’Etat de Virginie, ajoutant que l ’intrus était une personne « perturbée mentalement ».

  • L’ACLU (in)forme les manifestants sur leurs droits

L’Union américaine des libertés civiles (ACLU), la puissante organisation américaine de défense des droits civiques, en première ligne dans la lutte contre les deux décrets anti-immigration de la nouvelle administration, a organisé samedi une formation à échelle nationale afin que les manifestants soient conscients de leurs droits.

L’événement a eu lieu sur un terrain de sport sur le campus de l’Université de Miami, mais les es organisateurs ont indiqué que qu’il avait été retransmis en direct dans différents lieux, à travers tout le pays. Selon le directeur général de l’ACLU, Anthony Romero, 200 000 personnes s’étaient inscrites pour assister à l’une des quelque 2 000 manifestations locales.