Quelles études pour devenir « community manager » ?
Quelles études pour devenir « community manager » ?
Par Agathe Charnet
Universités et écoles multiplient les formations consacrées à la gestion des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram...) pour le compte d’une entreprise.
Ils manient l’art des réseaux sociaux comme personne. Depuis la fin des années 2000, les community managers – les « CM », dans le jargon – ont fait leur apparition sur le marché français jusqu’à s’imposer dans toute entreprise ou institution désireuse de soigner sa réputation sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, Pinterest…), et plus généralement sur Internet. La SNCF l’a prouvé en octobre 2016 en lançant sa « social room », une équipe sommée de répondre sept jours sur sept à quelque 48 000 Tweets et 11 000 messages et commentaires Facebook mensuels. Et on y trouve bien évidemment des community managers, animateurs et gestionnaires de ces communautés d’internautes à travers les profils officiels de la SNCF sur les réseaux, véritables vitrines de l’entreprise.
Face à la montée en flèche de ce nouveau métier, les écoles et universités se sont progressivement mises à la page, et proposent des formations, de la licence professionnelle jusqu’au grade de master. C’est le cas de l’Institut des hautes études économiques et commerciales (Inseec), premier établissement de France à proposer un Master of Science Communication Digitale & Community Management en 2010 sur son campus de Bordeaux.
« Les profils de nos élèves sont très divers, raconte Laurent Bergeruc, directeur du département Masters & MBA à l’Inseec de Bordeaux. Tous ont une connaissance très précise du Web, mais nous recrutons aussi bien des étudiants d’écoles de commerce que des littéraires ou des professionnels en reconversion. » Clarisse Chopin fait partie de la promotion 2013. Ancienne militaire spécialisée dans la communication, elle a choisi de suivre le cursus de l’Inseec en formation continue. Elle a depuis été community manager pour la ville d’Angoulême et est désormais directrice de la communication pour une communauté de communes.
Évoluer selon les tendances
« Il faut être très réactif, répondre vite sans s’énerver », décrit Clarisse Chopin, rompue à faire face « à des rafales de messages en cascade », week-end compris. « C’est aussi un métier qui nécessite une veille et une formation permanentes », ajoute-t-elle. Car le community management évolue au rythme des tendances des réseaux sociaux et des volontés managériales. Dans les grosses entreprises, le « CM » est désormais entouré du traffic manager, chargé d’agréger de l’audience, et du social media manager, qui définit la stratégie de communication.
Une multiplication des qualifications et des compétences à laquelle s’adapte le système académique. Le plus important est de fournir aux étudiants les armes nécessaires à ces carrières. « Qui peut le plus peut le moins », confirme Françoise Armand, responsable du master pro Communication et technologie numérique, partenariat entre l’Ecole des hautes études en sciences de l’information et de la communication (Celsa) et l’Ecole nationale des mines d’Alès. Au sein de ce cursus, les élèves bénéficient d’une solide formation technique et d’un précieux savoir-faire en information et communication. Une double compétence sur laquelle s’appuie aussi l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Montpellier qui propose un master E-Marketing mêlant nouvelles technologies et management.
Ces parcours, au plus près des attentes des entreprises, séduisent les recruteurs. L’insertion professionnelle des étudiants en E-Marketing de l’IAE de Montpellier est de 91 %, six mois après la sortie du M2. Les maîtres des réseaux sociaux n’ont pas fini de faire parler d’eux.
Participez à « O21, s’orienter au 21e siècle »
Comprendre le monde de demain pour faire les bons choix d’orientation aujourd’hui : après Lille, Cenon (près de Bordeaux) et Villeurbanne, Le Monde organise O21 / s’orienter au 21e siècle à Paris, samedi 4 et dimanche 5 mars, à la Cité des sciences et de l’industrie. Deux jours pendant lesquels lycéens et étudiants peuvent échanger avec des dizaines d’acteurs locaux innovants, qu’ils soient de l’enseignement supérieur, du monde de l’entreprise ou des start-up.
Pour participer à une ou plusieurs conférences et ateliers, il suffit de s’inscrire gratuitement en ligne, à O21 Paris. Le ministère de l’éducation nationale étant partenaire de l’événement, les enseignants et établissements peuvent y emmener leurs élèves sur le temps scolaire. Pour les classes ou les associations, les inscriptions s’effectuent de façon groupée par l’envoi d’un simple e-mail à l’adresse o21lemonde@lemonde.fr.
Lors de ces événements sont également diffusés des entretiens en vidéo réalisés avec trente-cinq personnalités de 19 ans à 85 ans qui ont accepté de traduire en conseils d’orientation pour les 16-25 ans leur vision du futur.
Placé sous le haut patronage du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, O21 est également soutenu, au niveau national, par quatre établissements d’enseignement supérieur (Audencia, l’Essec, l’Epitech, et l’alliance Grenoble école de management – EM Lyon). Localement, l’événement est porté par les conseils régionaux des Hauts de France, de Nouvelle Aquitaine et d’Ile-de-France, les villes de Cenon et de Villeurbanne et des établissements d’enseignement supérieur.