Boko Haram publie une vidéo d’exécution sur le modèle de l’Etat Islamique
Boko Haram publie une vidéo d’exécution sur le modèle de l’Etat Islamique
Le Monde.fr avec AFP
Le mouvement islamiste nigérian a diffusé une vidéo d’exécution mise en scène, pour la première fois, comme celles de l’Etat islamique.
Pour la première fois, le groupe islamiste Boko Haram a publié sur Internet, dans la soirée du lundi 13 mars, une vidéo d’exécution dont la mise s’inspire du modèle de propagande de l’organisation Etat islamique (EI) au Moyen-Orient.
Agrémentées du logo de la faction du leader nigérian de Boko Haram, Abubakar Shekau, les images sont caractéristiques de celles de Daech. Les trois hommes sont habillés de longues combinaisons orange, les mains attachées dans le dos. Accusés d’être des espions du Nigeria, ils sont interrogés avec, en fond, le drapeau noir de l’EI.
Les hommes sont ensuite emmenés en file indienne sur un chemin de brousse par des djihadistes masqués et vêtus de noir jusqu’à un terrain dégagé. Au moins l’un d’entre eux est alors décapité avec un sabre. « Ce sont vos espions qu’Allah a découverts », assène un homme juste avant l’exécution. Rien ne permet de connaître le lieu et la date de cette exécution.
Le groupe Boko Haram avait déjà diffusé des images de décapitations insupportables, cependant l’analogie aussi exacte avec la mise en scène des exécutions en Syrie ou en Irak est inédite.
Vingt mille morts
Depuis l’allégeance du groupe islamiste nigérian à Abou Bakr al-Baghdadi, en mars 2015, l’EI a pris en main la communication de Boko Haram, avec des techniques de production et de montage qui approchent celles des combattants au drapeau noir.
La qualité des images et du son est largement supérieure à celle des vidéos précédentes. L’effet direct de ce changement pourrait être la recrudescence de la force de frappe du groupe terroriste, dont l’insurrection armée et sa répression ont fait quelque 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.
L’influence que le groupe Etat islamique exerce sur Boko Haram fait l’objet de débats la déclaration de l’allégeance par Abubakar Shekau. En août dernier, l’EI a pourtant désigné Abou Mosab Al Barnaoui, le fils de Mohammed Yusuf, le fondateur de Boko Haram, pour remplacer Shekau et diriger « l’Etat Islamique d’Afrique de l’Ouest ». Abubakar Shekau a rejeté ce changement de leadership, affirmant qu’il restait à la tête du groupe et a continué à publier des vidéos ou des messages audio.