La journée de Donald Trump : fortune et crédibilité en baisse
La journée de Donald Trump : fortune et crédibilité en baisse
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
Les services du renseignement américain étaient auditionnés lundi par le Congrès pour faire la lumière sur l’implication russe dans la campagne électorale et les accusations d’écoutes de Donald Trump.
Donald Trump en meeting à Louisville, dans le Kentucky, le 20 mars. Le président venait défendre ses projets de modification du système de couverture santé américain. | BILL PUGLIANO / AFP
Lundi 20 mars
- FBI et NSA confirment l’enquête sur la Russie et infirment les écoutes
Le directeur du FBI a infligé un double revers à Donald Trump en confirmant enquêter sur une possible collusion avec la Russie pendant la campagne électorale, et en battant en brèche l’idée que Barack Obama aurait placé sur écoute la Trump Tower. Lors d’une rare intervention publique au Congrès, James Comey a confirmé le lancement à la fin du mois de juillet 2016 d’investigations sur une éventuelle « coordination » entre des membres de l’équipe de campagne de Donald Trump et le gouvernement russe. Une affaire régulièrement reléguée au rang de « fake news » (« fausse information ») par le président américain, qui nie toute collusion avec Moscou contre Hillary Clinton.
James Comey a également tenté d’éteindre la rumeur lancée par Donald Trump lui-même sur Twitter il y a deux semaines, selon laquelle Barack Obama l’aurait placé sur écoute avant l’élection avec l’aide des services secrets britanniques. « Le département [de la justice] n’a pas d’informations soutenant ces tweets », a-t-il déclaré sobrement.
Le directeur de l’Agence de sécurité nationale (NSA) Mike Rogers a aussi rejeté cette théorie. « Je n’ai rien vu du côté de la NSA sur une telle activité », a déclaré Mike Rogers, insistant sur l’illégalité de cette requête hypothétique. Londres avait qualifié cette allégation de « ridicule ». L’ancien premier ministre britannique David Cameron a plaisanté dans la journée que ne plus avoir à entendre les écoutes de Donald Trump était l’un des avantages d’avoir quitté son poste. « Juste pour être clair, je plaisante », a-t-il ajouté.
La citation du jour
« L’immobilier à Manhattan est orienté à la baisse, donc la fortune de Donald Trump aussi ».
La fortune de Donald Trump a fondu à 3,5 milliards de dollars (3,26 milliards d’euros), soit le tiers seulement de la somme qu’il annonçait pendant sa campagne électorale victorieuse aux Etats-Unis, selon la dernière édition du classement des grandes fortunes mondiales du magazine Forbes.
Le président américain dégringole ainsi de près de 140 places dans le 31e classement annuel du magazine, au 544e rang, en grande partie à cause du marasme du marché immobilier new-yorkais. « L’immobilier à Manhattan est orienté à la baisse, donc la fortune de Donald Trump aussi », explique Forbes.
Le tweet du jour
- Sondages inutiles sur CNN
« Je viens d’entendre que la chaîne d’information bidon CNN est à nouveau en train de faire des sondages malgré le fait que leurs sondages d’élections étaient COMPLÈTEMENT ERRONÉS désastre (sic). Bien meilleurs chiffres sur Fox », a tweeté le président au petit matin.
Just heard Fake News CNN is doing polls again despite the fact that their election polls were a WAY OFF disaster. Much higher ratings at Fox
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
En bref
- Immigrés demandés dans le vignoble familial
Les vignobles Trump sont en manque de main-d’œuvre et souhaiteraient embaucher des étrangers. L’exploitation d’Eric Trump, le fils du président, vient de faire une demande de visa fédéral pour faire venir 29 travailleurs temporaires cette saison dans ses vignobles. Ce programme permet aux employeurs agricoles qui anticipent qu’ils ne trouveront pas de main-d’œuvre américaine d’amener des travailleurs étrangers aux Etats-Unis pour une période donnée.
- L’ancien directeur de campagne lâché
L’administration Trump tente de prendre ses distances avec Paul Manafort, ancien directeur de campagne du magnat de l’immobilier, dont les liens avec la Russie suscitent de nombreuses interrogations. Selon Sean Spicer, porte-parole de Donald Trump, Paul Manafort, qui a mené la campagne du magnat de l’immobilier jusqu’à sa nomination par le Parti républicain, « a joué un rôle très limité pendant un temps très limité ».
Paul Manafort avait commencé à travailler pour le candidat républicain en mars et démissionné au mois d’août.
- Ivanka aura son bureau à la Maison Blanche
Ivanka Trump, la fille du président, va avoir un bureau dans l’aile ouest de la Maison blanche, a confirmé la Maison Blanche. Elle aura accès à des informations confidentielles et à un téléphone émanant du gouvernement. Elle n’aura pas de titre officiel et ne devrait pas percevoir de rémunération. « Notre vision c’est qu’Ivanka devra se soumettre aux mêmes règles qui s’appliquent à une employée du gouvernement, même si elle n’en est pas une », a déclaré Jamie Gorelick, avocat et conseiller en éthique à la Maison Blanche.
- Irak : Trump fait bonne impression
Le premier ministre irakien Haider al-Abadi a jugé que Donald Trump était « plus impliqué » que son prédécesseur Barack Obama dans la lutte contre le terrorisme, après que le nouveau président américain l’eut reçu à la Maison Blanche. « Je crois que cette administration veut être plus impliquée dans la lutte contre le terrorisme. Je ressens une différence dans la confrontation avec le terrorisme », a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre.
L’entrevue entre les deux dirigeants s’est déroulée, hasard du calendrier, le jour du 14e anniversaire de l’invasion de l’Irak le 20 mars 2003 ordonnée par le président républicain de l’époque George W. Bush.