Park Geun-Hye n’a pas le monopole des destitutions
Park Geun-Hye n’a pas le monopole des destitutions
M le magazine du Monde
L’ex-présidente sud-coréenne va être interrogée dans le cadre d’une vaste affaire de corruption. Avant elle, de nombreux chefs d’État ont été limogés pour malversation voire assassinats.
1993 : Carlos Andrés Pérez au Venezuela
Carlos Andrés Pérez. | Jose Cohen/AFP
Le premier président d’Amérique latine à être accusé de corruption et d’enrichissement illicite est suspendu de ses fonctions en mai 1993. Puis destitué par le Congrès et condamné à vingt-huit mois d’emprisonnement pour malversation aggravée. En raison de son âge avancé, Carlos Andrés Pérez sera autorisé à purger sa peine à domicile. Il mourra en 2010, en exil à Miami.
2000 : Alberto Fujimori au Pérou
Alberto Fujimori. | Bruce Gilden/Magnum Photos
Élu pour un troisième mandat présidentiel en mai 2000, Alberto Fujimori est destitué en novembre « pour incapacité morale permanente » ; puis condamné, en 2009, à une peine de vingt-cinq ans de prison. L’opposition a fait ressurgir son rôle d’instigateur dans deux massacres de civils par un des Escadrons de la mort qui ont fait 15 morts en 1991 et 10 autres en 1992.
2004 : Rolandas Paksas en Lituanie
Rolandas Paksas. | Bruce Gilden/Magnum Photos
Accusé par la Sécurité nationale de Lituanie de collusion avec le grand banditisme international, Rolandas Paksas est destitué le 6 avril 2004 pour « violation grave de la Constitution et manquement au serment constitutionnel ». Reconnu coupable d’octroi de la nationalité à un homme d’affaires d’origine russe contre soutien financier, il sera cependant élu eurodéputé en 2009.
2016 : Dilma Rousseff au Brésil
Dilma Rousseff. | Imago/StudioX
Le 31 août 2016, après des heures de débats houleux, la présidente brésilienne, élue en 2010, est destituée par le Sénat (61 voix contre 20), qui la juge coupable d’avoir maquillé les comptes publics. Une irrégularité qui lui aurait permis de masquer la réalité du déficit budgétaire du pays, aidant à sa réélection en 2014. Elle évoquera un « coup d’État parlementaire ».
2017 : Park Geun-Hye en Corée du Sud
Park Geun-Hye. | Yonhap News/Newscom/Abaca
La présidente sud-coréenne n’a pas pu résister au « Choigate », du nom de la confidente de l’ombre de Park Geun-hye, jugée pour avoir volé des millions de dollars à de grands groupes industriels nationaux. La destitution de Park, fille de l’ancien dictateur Park Chung-hee, qui dirigea le pays entre 1961 et 1979, a été votée à l’unanimité des juges de la Cour constitutionnelle.