La CPI condamne le Congolais Jean-Pierre Bemba à un an de prison pour subornation de témoins
La CPI condamne le Congolais Jean-Pierre Bemba à un an de prison pour subornation de témoins
Le Monde.fr avec AFP
Jugé en 2016 par la Cour de La Haye pour des atrocités commises en 2002 et 2003 en Centrafrique, l’ex-milicien avait tenté de soudoyer 14 personnes durant son procès.
En 2002-2003, les hommes du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba ont tué, pillé et violé en Centrafrique, où ils s’étaient rendus pour soutenir le président Ange-Félix Patassé face à une tentative de coup d’Etat menée par le général François Bozizé. | REUTERS
La Cour pénale internationale (CPI) a condamné, mercredi 22 mars, l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba à un an de prison et 300 000 euros d’amende pour subornation de témoins. Il est reconnu coupable d’avoir tenté d’obtenir par ce biais un acquittement dans son procès pour « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ».
« La chambre vous inflige, M. Bemba, une peine supplémentaire (…) d’un an d’emprisonnement », a déclaré le juge Bertram Schmitt. Cette peine sera « servie suite à votre peine actuelle » de dix-huit ans d’emprisonnement, a-t-il encore ajouté.
Fausses preuves
L’ancien riche homme d’affaires de 54 ans avait été condamné en juin 2016 à dix-huit ans de prison pour la vague de meurtres et de viols commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. En octobre 2016, l’ancien vice-président avait été reconnu coupable d’avoir corrompu 14 témoins, présenté de fausses preuves et sollicité la déclaration de faux témoignages.
Les juges avaient alors eu des mots très durs contre Jean-Pierre Bemba et ses quatre proches, assurant notamment qu’« aucun système légal au monde ne peut accepter que des témoins soient soudoyés, incités à mentir ou briefés ».
En 2002-2003, quelque 1 500 hommes du MLC de Jean-Pierre Bemba ont tué, pillé et violé en Centrafrique, où ils s’étaient rendus pour soutenir le président Ange-Félix Patassé face à une tentative de coup d’Etat menée par le général François Bozizé.
Celui qui est surnommé le « Mobutu miniature » a interjeté appel de sa condamnation fin septembre 2016, dénonçant des « vices de forme » et évoquant notamment l’arrestation de son avocat durant le procès.