Maroc : « Saad-Eddine Al-Othmani est un homme consensuel et diplomate »
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Après plus de cinq mois de blocage, les négociations pour la formation de la future majorité au Maroc ont finalement abouti. Le nouveau gouvernement, composé de six partis, devrait être formé très rapidement, a annoncé dans la soirée du samedi 25 mars le premier ministre Saad-Eddine Al-Othmani.

Numéro deux du Parti justice et développement (PJD, islamiste), vainqueur des législatives d'octobre, l’homme avait été nommé mi-mars par le roi Mohammed VI, après le limogeage d’Abdelilah Benkirane, également patron du PJD.

M. Al-Othmani avait immédiatement entamé des négociations avec les principales formations politiques représentées au Parlement en vue de former une nouvelle coalition et sortir de l'impasse.

240 députés

La nouvelle majorité comprendra le PJD, son allié du Parti du progrès et du socialisme (PPS, communiste), le Rassemblement national des indépendants (RNI, libéraux), le Mouvement populaire (MP), l'Union constitutionnelle (UC) et l'Union socialiste des forces populaires (USFP). La coalition s’appuiera sur 240 députés, sur les 395 du Parlement, où le PJD compte à lui seul 125 sièges.

« Une commission sera formée dès dimanche pour se pencher sur la désignation des ministres et l'élaboration du programme gouvernemental », a détaillé le premier ministre lors d’une conférence de presse depuis le siège de son parti à Rabat, à l'issue d'une rencontre avec les chefs de ces cinq formations.

M. Al-Othmani a finalement accepté la présence de l'USFP au sein de la future coalition, une question jusqu'alors au cœur du blocage des négociations. Cette participation, à laquelle s'opposait catégoriquement M. Benkirane, était exigée par le patron du RNI, ministre sortant de l'agriculture Aziz Akhannouch et l'une des plus grosses fortunes du continent.