Le volontariat à l’international, une voie royale pour voyager
VIA, VIE : le volontariat à l’international, une voie royale pour voyager
Par Véronique Soulé
En administration (VIA) ou en entreprise (VIE), ce dispositif, qui remplace la coopération, s’adresse surtout aux bac + 5. Il est très apprécié sur le marché du travail.
En volontariat international en administration (VIA), Katell Flourié a travaillé deux ans à l’ambassade de France, en Malaisie, avant d’être recrutée pour deux ans dans une université de Kuala Lumpur. | Ambkl
Katell Flourié voulait aller, par ordre de préférence, en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud. Mais, pressée de partir, elle a répondu à une offre urgente et s’est retrouvée en Malaisie. En volontariat international en administration (VIA), elle a travaillé deux ans à l’ambassade de France, au service de la coopération universitaire.
Puis elle a été recrutée pour deux ans dans une université de Kuala Lumpur. Soit quatre années en Malaisie. « Quatre ans au cours desquels j’ai beaucoup appris d’un point de vue professionnel, mais dans une autre culture de travail. On repart en ayant l’impression de mieux connaître son propre pays. » Rentrée en 2014 à Paris, Katell a aussitôt trouvé un emploi dans son domaine, à Campus France, l’agence chargée de la promotion de l’enseignement français à l’étranger. « Le VIA pour moi n’a été que du positif », résume-t-elle.
Avec le volontariat international en entreprise (VIE), le VIA a pris la suite en mars 2000 de la coopération, que les appelés choisissaient de faire plutôt que de porter les armes, jusqu’à la suppression du service militaire obligatoire en 1997. Le dispositif connaît un succès incontestable. Plus de 9 600 jeunes sont actuellement en VIE à l’étranger, et un millier en VIA dans des ambassades, des instituts français, des centres de recherche…
Six mois minimum
Les conditions sont à peu près les mêmes dans les deux cas. Il faut être français ou ressortissant de l’UE, avoir de 18 à 28 ans et être étudiant ou diplômé en recherche d’emploi. Le volontaire part pour six mois minimum – douze mois dans les ambassades – et jusqu’à vingt-quatre mois. En entreprise, il perçoit 715 euros mensuels, auxquels il faut ajouter un complément en fonction des pays, de 731 euros minimum.
Dans les postes diplomatiques, l’indemnité varie de 1 190 euros à 2 900 euros mensuels. Dans les faits, 92 % des volontaires sont des diplômés bac + 5. En VIE, près de la moitié sont issus d’écoles d’ingénieurs et de commerce. En VIA, certains postes dans les missions diplomatiques sont destinés à des étudiants de Sciences Po.
Le dispositif, dans ses deux versions, est présenté comme gagnant-gagnant. Les volontaires en entreprise multiplient les débouchés possibles à l’international. Les entreprises, elles, ont des collaborateurs à un coût bien moindre qu’un expatrié, qu’elles peuvent tester avant d’embaucher. Elles bénéficient d’avantages fiscaux, et l’agence Business France gère les volontaires. Les grandes entreprises sont les premières bénéficiaires du dispositif, dans la banque, les industries automobile et pharmaceutique ou dans l’informatique.
Les jeunes en VIA sont, eux, très appréciés dans les ambassades. Ils forment souvent le gros des troupes dans les services de presse, les services culturels, de coopération universitaire, etc. Pour eux, le fait d’appartenir à un poste diplomatique ouvre des portes, où l’on rencontre des personnalités lors de réceptions… L’atterrissage peut dans ce cas être brutal. « Au retour, on retrouve une routine de travail, ce qui peut être perturbant, raconte Katell Flourié. Je conseille sans hésiter le VIA, mais je préviens : pensez au retour ! »