Des salariés déambulant sur le parvis de La Défense, à Paris. | Charles Platiau / Reuters

Le Plan d’épargne retraite collectif (Perco) est un instrument d’épargne proposé aux salariés de plus de 200 000 entreprises en France. Ce vecteur d’épargne salariale ressemble en de nombreux points à son cousin plus connu, le plan d’épargne entreprise (PEE). Comme lui, il a surtout pour vocation d’accueillir participation, intéressement, versements volontaires du salarié et éventuels abondements de l’employeur. Mais il a spécifiquement été conçu dans une optique de préparation de la retraite.

Sur les 6 millions de salariés potentiellement concernés, 2,2 millions disposent d’un Perco et y ont déjà effectué un versement, selon l’Association française de gestion. Vous comptez parmi ces salariés couverts qui n’en profitent pas ? Vous avez peut-être intérêt à vous pencher sur la question. C’est le cas si votre entreprise « abonde » les versements, c’est-à-dire si elle s’est engagée à compléter les versements de ses salariés. L’abondement constitue une épargne sans effort : un cadeau difficile à refuser.

Souple, pour un « tunnel »

« Pour savoir si votre entreprise abonde et à quelle hauteur, consultez le règlement de votre Perco, qu’elle vous a obligatoirement remis », précise Manuèle Pennera, associée chez Karente, société qui conseille les entreprises en épargne salariale et protection sociale.

Cet abondement est plafonné à 300 %, soit le triple de votre versement (si vous déposez un euro sur votre Perco, l’entreprise peut verser trois euros de plus maximum), et à un peu plus de 6 000 euros par an. Dans les faits, ces plafonds sont toutefois rarement atteints. Et les politiques d’abondements varient : certaines entreprises choisissent d’abonder tous les versements des salariés, d’autres se contentent d’abonder un type, par exemple la participation.

Exemple : si le Perco de votre entreprise prévoit un abondement de 50 % de n’importe quel versement, jusqu’à 1 000 euros maximum, vous utiliserez ce coup de pouce de façon optimale en plaçant sur votre Perco 2 000 euros par an, peu importe la nature du versement. Notez que l’abondement du Perco est cumulable avec celui du PEE.

Si vous avez les moyens d’épargner à hauteur de l’abondement maximal proposé, foncez, donc ! Et ce, même si vous n’êtes pas un aficionado des produits d’épargne retraite, ces instruments dits « tunnel » car ils impliquent de bloquer votre épargne jusqu’à vos vieux jours. Le Perco est en effet le moins rigide de ces produits. Là où les autres débouchent forcément sur une rente viagère, lui permet aux épargnants qui le souhaitent de toucher l’intégralité de leur épargne en capital.

Et le Perco jouit de possibilités de déblocage anticipé plus larges que les autres. Outre les cas classiques (invalidité, surendettement, expiration des droits au chômage, décès du conjoint ou partenaire de pacs), l’acquisition de la résidence principale est aussi une excuse valable pour toucher son épargne. Résultat : il est concevable d’investir dans un Perco même en début de carrière, même si vous projetez d’acheter votre logement dans quelques années. A condition de ne pas choisir une allocation risquée pour votre épargne. Enfin, le Perco n’impose pas de contrainte en matière de régularité des versements, contrairement au contrat Madelin, dédié aux indépendants.

Inutile d’en faire trop

A retenir cependant : si participation, intéressement et abondements de l’employeur sont déductibles fiscalement, les versements volontaires ne le sont pas sur un Perco. Cette différence majeure avec les autres produits retraite est compensée au terme du contrat : en cas de sortie en rente, celle-ci n’est imposée qu’à hauteur d’une fraction de son montant, en cas de sortie en capital, celui-ci est exonéré d’impôt sur le revenu.

Mais surtout, « s’il est plus que conseillé de profiter au maximum de l’abondement de votre employeur, il est inutile d’aller plus loin en termes de versement sur votre Perco », souligne Manuèle Pennera. Au-delà, le PEE, qui offre les mêmes avantages fiscaux sans bloquer l’argent jusqu’à la retraite, sera plus pertinent. Ou encore l’assurance-vie, « qui vous permettra généralement d’accéder à un choix de fonds plus vaste, fonds en outre potentiellement plus performants », indique Philippe Crevel, qui dirige le Cercle de l’épargne.