Grèce : Tsipras pose ses conditions aux créanciers sur des mesures de rigueur supplémentaires
Grèce : Tsipras pose ses conditions aux créanciers sur des mesures de rigueur supplémentaires
Le Monde.fr avec AFP
Les négociations entre Athènes et ses créanciers sur l’examen des réformes à venir traînent depuis des mois, entravant la poursuite du versement des tranches de prêts internationaux au pays endetté.
Le premier ministre grec Alexis Tsipras. | ALKIS KONSTANTINIDIS / REUTERS
Le premier ministre grec poursuit son bras de fer. Alexis Tsipras a estimé dimanche 2 avril que, pour qu’Athènes se mette d’accord avec ses créanciers sur des mesures de rigueur supplémentaires, il fallait aussi des « mesures substantielles » sur l’allégement de la dette publique.
« La finalisation de l’accord et le vote des mesures [réclamées par l’Union européenne et le Fonds monétaire international] seront faits (…) mais à condition qu’il y ait aussi entre-temps des mesures substantielles sur [l’allégement] de la dette », a déclaré Alexis Tsipras, au quotidien grec Ethnos paru dimanche.
Les négociations entre le gouvernement et les représentants des créanciers sur l’examen des réformes déjà effectuées et celles à venir traînent depuis plusieurs mois, ce qui entrave la poursuite du versement des tranches de prêts internationaux au pays endetté.
La pomme de discorde entre les deux parties est surtout la demande des créanciers de maintenir un excédent budgétaire primaire élevé (hors service de la dette) après la fin du programme actuel, soit après 2019.
Plusieurs points de divergence
Mais une telle mesure contraint Athènes à poursuivre les économies dans les dépenses publiques, qui seront effectuées, selon ses créanciers, via surtout un nouveau rabotage des retraites ou l’abaissement du plafond d’imposition.
D’autres divergences dans cette négociation concernent la poursuite de la déréglementation des marchés de l’emploi et de l’énergie.
Ces énièmes mesures réclamées par les créanciers après sept ans consécutifs de crise constituent un nouveau défi pour le gouvernement de la coalition menée par la gauche d’Alexis Tsipras, qui doit convaincre sa faible majorité parlementaire (153 députés sur les 300) de les avaler.
« Les prochains jours nous aurons des évolutions [sur la négociation avec les créanciers], nous sommes dans la dernière ligne droite » de la finalisation de l’accord, s’est prévalu dimanche à la télévision le porte-parole du gouvernement Dimitris Tzanakopoulos.
De leur côté, les responsables des créanciers soulignent qu’il y a une certaine avancée dans certains chapitres de la négociation mais ils ne confirment pas pour le moment que l’accord sera finalisé prochainement.