Chypre est divisée depuis l’invasion en 1974 des troupes turques dans le tiers nord de l’île en réponse à un coup d’Etat visant à rattacher le pays à la Grèce. | YIANNIS KOURTOGLOU / REUTERS

Après sept semaines d’interruption, les dirigeants chypriotes grec et turc ont accepté de reprendre les pourparlers visant à réunifier l’île méditerranéenne. Espen Barth Eide, diplomate norvégien qui supervise le processus depuis deux ans sous l’égide de l’ONU, en a fait l’annonce, mardi 4 avril.

Celle-ci intervient après une rencontre à Bruxelles entre le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Le président chypriote grec, Nicos Anastasiades, et M. Akinci sont engagés depuis mai 2015 dans de fragiles pourparlers, considérés comme un réel espoir de réunifier Chypre, divisée depuis plus de quarante ans.

Mais ces efforts avaient été interrompus en février après un vote du Parlement chypriote grec introduisant dans les écoles la commémoration d’un référendum de 1950 soutenant un rattachement à la Grèce. La minorité turcophone de l’île s’est toujours opposée à cette idée.

MM. Anastasiades et Akinci s’étaient entretenus dimanche lors d’un dîner, pour la première fois depuis la suspension des discussions. Ce dîner s’est tenu dans la zone tampon de la capitale Nicosie, coupée en deux par la ligne de démarcation séparant les deux parties de l’île depuis les combats de 1974. Mais après quatre heures de rencontre, les deux hommes avaient convenu qu’il faudrait « davantage de travail » avant de relancer les pourparlers.

Les progrès réalisés au cours des derniers pourparlers ont pourtant été en grande partie le fruit de la relation personnelle entre M. Anastasiades et M. Akinci, dirigeant de la République turque de Chypre du Nord (autoproclamée, reconnue seulement par Ankara).

La République de Chypre, dont l’autorité ne s’exerce de facto que sur la partie sud de l’île, est membre de l’Union européenne depuis 2004.