Un proche de M. Trump se récuse d’une enquête sur une possible ingérence russe dans l’élection présidentielle
Un proche de M. Trump se récuse d’une enquête sur une possible ingérence russe dans l’élection présidentielle
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Devin Nunes, président de la commission des renseignements de la Chambre des représentants, avait affirmé, à la fin de mars, détenir la preuve que les agences de renseignement avaient intercepté des communications de l’équipe Trump.
M. Nunes a déclenché une tempête politique, en affirmant détenir la preuve que les agences de renseignement américaines avaient intercepté des communications des membres de l’équipe Trump. | J. Scott Applewhite / AP
Devin Nunes, un élu républicain de Californie qui dirige la commission des renseignements de la Chambre des représentants, a annoncé, jeudi 6 avril, qu’il se récusait d’une enquête parlementaire sur l’ingérence de la Russie dans la présidentielle américaine.
Dans un communiqué, ce proche du président Donald Trump écrit :
« Je pense que c’est dans le meilleur intérêt de la commission du renseignement de la Chambre des représentants et du Congrès que [le républicain] Mike Conaway prenne en charge temporairement l’enquête de la commission sur la Russie. »
Dans la foulée, Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants, a assuré Nunes de sa « pleine confiance ».
Contre-feux entretenus par Nunes
M. Nunes, qui a activement participé à la campagne de Donald Trump, est accusé par les démocrates de chercher à détourner l’attention de l’enquête sur l’ingérence russe en apportant du crédit aux accusations d’espionnage portées, au début de mars, par Donald Trump contre Barack Oabama.
A la fin de mars, M. Nunes a déclenché une tempête politique, affirmant détenir la preuve que les agences de renseignement américaines avaient intercepté des communications des membres de l’équipe Trump, voire de Donald Trump lui-même, avant sa prise de fonction.
Son homologue démocrate au sein de cette même commission du renseignement, Adam Schiff, avait alors sommé l’administration Trump de partager ses « preuves ». Lors d’une audition parlementaire, le directeur du FBI James Comey a affirmé ne disposer d’aucune information permettant d’accréditer la thèse d’écoutes de la tour Trump mise en avant par Donald Trump dans ses tweets.
Qu’importe, plusieurs médias de la sphère conservatrice accusent Susan Rice, l’ancienne conseillère à la sécurité nationale de Barack Obama, d’avoir utilisé les services de renseignement américains pour collecter des informations contre Donald Trump.
Visites à la Maison Blanche
Surtout, Devin Nunes s’est rendu par deux fois à Maison Blanche. Il a affirmé qu’il n’y avait pas rencontré le président et qu’il s’y était rendu pour rencontrer une de ses sources dans un « lieu sûr ». « Le président Nunes paraît plus intéressé par la protection du président que par la recherche de la vérité », avait répondu le chef de file de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer. Son homologue à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a réclamé sa démission du comité d’enquête sur les liens présumés entre Trump et la Russie.
En plus de la Chambre des représentants, la commission du renseignement du Sénat aussi lancé une enquête sur cette interférence russe et, fait rare, le directeur du FBI James Comey a confirmé, qu’il enquêtait lui aussi sur une éventuelle « coordination » entre des proches de Donald Trump et la Russie avant l’élection.