Le chef de l’armée somalienne, à peine nommé, a échappé dimanche 9 avril à un attentat à la voiture piégée qui a fait au moins cinq morts à Mogadiscio. Un kamikaze au volant d’une voiture bourrée d’explosifs a foncé à la mi-journée sur le convoi escortant Mohamed Jama Irfid, nommé à son poste jeudi par le président Mohamed Abdullahi Mohamed.

« Les premières informations laissent penser que le chef de l’armée en a réchappé de peu », ont concédé les islamistes radicaux chabab dans un communiqué de revendication publié sur le site de leur station, Radio Andalus.

Un responsable sécuritaire somalien, Ali Abdirahman, a confirmé que Mohamed Jama Irfid et d’autres hauts responsables de l’armée qui se trouvaient dans le convoi s’en étaient sortis sains et saufs. Toutefois, a-t-il ajouté, « un bus transportant des civils passait par là au moment de l’explosion et il y a des victimes ».

Discours martial du président

Cette attaque ciblée contre le nouveau commandant en chef de l’armée somalienne sonne comme la réponse des Chabab, affiliés à Al-Qaida, au discours martial tenu cette semaine par le président Mohamed à l’occasion d’une série de nominations à la tête de l’armée, de la police et des services de renseignements.

« J’annonce l’état de guerre dans le pays et appelle le public à soutenir l’armée nationale pour l’aider à combattre les terroristes », avait déclaré jeudi à la presse le président élu le 8 février, plus connu sous son surnom « Farmajo » et dont un des principaux défis est d’améliorer la situation sécuritaire.

« Nous n’attendrons pas que les éléments violents fassent exploser notre peuple, nous devons les attaquer et libérer les zones dans lesquelles ils sont stationnés », avait ajouté le président, vêtu d’un treillis militaire.

M. Mohamed avait également lancé un appel aux jeunes Chabab. « Nous sommes désolés pour ces enfants qui ont été trompés et nous leur offrons un ultimatum de soixante jours pour se rendre, ou alors ils en subiront les conséquences. »