Penelope Fillon rémunérée par l’Assemblée nationale dès 1982, selon Mediapart
Penelope Fillon rémunérée par l’Assemblée nationale dès 1982, selon Mediapart
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
François Fillon a déclaré publiquement avoir employé sa femme comme assistante parlementaire à partir de 1986. Son avocat dénonce une nouvelle « fuite à charge ».
Penelope Fillon, le 9 avril. | BENOIT TESSIER / REUTERS
L’épouse de François Fillon, Penelope Fillon, soupçonnée d’avoir bénéficié d’emplois fictifs, a été rémunérée par son mari à l’Assemblée nationale dès 1982 et non 1986, comme l’a déclaré publiquement jusqu’ici le candidat de droite à l’élection présidentielle, révèle, lundi 10 avril, Mediapart. Selon le site d’information, « la justice vérifie aujourd’hui la réalité des prestations fournies ».
« Penelope Fillon a en fait bénéficié d’argent public dès le premier mandat parlementaire de son mari, grâce à des contrats d’études ou des missions commandées par celui-ci », peut-on lire dans l’article.
Son avocat dénonce une nouvelle « fuite à charge »
L’avocat de l’ex-premier ministre et de son épouse, Antonin Lévy, a confirmé à Reuters que le parquet national financier (PNF) disposait de cette information depuis la fin de janvier et s’est étonné qu’elle sorte maintenant. Ces éléments font partie de ceux qui ont été transmis par l’Assemblée nationale à la fin de janvier mais, jusqu’ici, « personne n’a considéré qu’ils étaient dignes d’intérêt », a-t-il dit. Et d’ajouter :
« La bonne question à se poser, c’est pourquoi le parquet national financier qui, lui, savait depuis des semaines, n’en a pas parlé, et pourquoi cette information sort à quatorze jours du premier tour. »
Me Lévy a dénoncé une nouvelle « fuite à charge, qui démontre l’instrumentalisation de la procédure pour la transformer en feuilleton médiatique et influer sur la campagne électorale ». « A ce jour, ces éléments n’intéressent pas la justice », a fait valoir l’avocat auprès de l’Agence France-Presse (AFP), précisant que François Fillon a été mis en examen uniquement pour des faits postérieurs à 1997.
François Fillon a notamment été mis en examen le 14 mars pour détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux. L’enquête ouverte par le PNF a ensuite été élargie au chef de trafic d’influence et aux costumes sur mesure offerts à François Fillon par l’avocat franco-libanais Robert Bourgi.
Penelope Fillon mise en examen
Penelope Fillon a été à son tour mise en examen le 28 mars, notamment pour complicité et recel de détournement de fonds publics.
Outre les époux Fillon a également été mis en examen pour détournement de fonds publics, dans cette affaire, l’ex-suppléant de l’ancien premier ministre, Marc Joulaud, qui a employé Penelope Fillon de 2002 à 2007.
Les magistrats cherchent notamment à déterminer si Penelope Fillon a bien travaillé comme attachée parlementaire au service de son mari et de Marc Joulaud, et comme collaboratrice de la Revue des deux mondes, en contrepartie de rémunérations approchant au total près de un million d’euros brut.
François Fillon est passé du statut de favori de la présidentielle à l’issue de la primaire de droite, à la fin de novembre, à la troisième, voire quatrième position, selon des sondages, donc éliminé dès le premier tour. Il n’a eu de cesse de dénoncer les œuvres d’un « cabinet noir » dont le chef serait l’actuel président, François Hollande.